- Accueil
- L’interprofession goûte peu le régime sans soja de l’Anses
L’interprofession goûte peu le régime sans soja de l’Anses
Terres Univia et Sojaxa s’étonnent que la balance bénéfices-risques n’ait pas été prise en compte dans l’avis de l’agence sanitaire, qui bannit les aliments à base de soja pour l’ensemble des convives de la restauration collective, et qui irait à l’encontre des pratiques en vigueur chez nos voisins et de la transition alimentaire, selon les acteurs de la filière.
Dans un avis rendu le 24 mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de ne pas servir de produits à base de soja dans les établissement de restauration collective, sans distinction d’âge des convives, au motif que l’ingestion d’isoflavones, des perturbateurs endocriniens essentiellement présents dans le soja et ses produits dérivés, sont susceptibles de dépasser les valeurs toxicologiques de référence. En France, on estime à 9% la part de la consommation alimentaire assurée par la restauration collective (éducation, santé, grand âge, entreprises…).
Toxicité potentielle versus balance bénéfices-risques
Les deux organisations regrettent notamment que les bienfaits du soja et l’approche bénéfices-risques n’aient pas été pris en compte dans les travaux de l’agence sanitaire. « L’Anses n’a pas intégré dans son analyse les résultats de différentes études menées chez l’Homme qui suggèrent qu’il n’y a pas de risques liés à la consommation de soja, voire d’autres études épidémiologiques qui mentionnent les bénéfices liés à la consommation de produits au soja, ainsi que des antécédents de consommation de produits au soja en Asie depuis des millénaires », arguent-elles dans un communiqué.
A l’appui de leur argumentaire, elles se réfèrent aux recommandations de certains pays européens, tels que l’Allemagne ou l’Autriche, pays où « il n’existe pas de restrictions spécifiques pour les produits à base de soja dans la population générale et pas davantage à destination exclusive de la restauration collective ».
Pour Terres Univia comme pour Sojaxa, qui escomptent bien faire valoir leurs arguments à l’Anses, ces divergences sont d’autant plus « questionnables » que la transition alimentaire passe par une végétalisation de l’assiette et donc en partie par le soja, aux côtés d'autres légumineuses telles que haricots secs, lentilles ou encore pois chiches. Dans son avis, l’Anses recommandait aux transformateurs de développer des moyens de réduction et de maîtrise des teneurs en isoflavones, parfois très variables au sein d’une même famille de produits.