La FNSEA et les JA dénoncent le défaut de sanctuarisation du prix de la matière première agricole

Selon l’Observatoire des négociations commerciales, les industriels de l'agroalimentaire ont obtenu moins de 1% de hausse des prix en 2024 qu’ils demandaient une augmentation moyenne de 4,5%. Le rapport de mission de deux députés est attendu d’ici à l’été et pourrait préfigurer une future loi Egalim 4.

« Pour certaines familles de produits, et à la différence de ce qui avait été constaté pour les négociations 2022 et 2023, la hausse moyenne de Matière premier agricole (MPA) déclarée par les industriels n’a pas été couverte par la hausse du prix 3 net. Cette situation, qui ne reflète certes qu’une situation moyenne, rend incertaine la sanctuarisation de la MPA pour un certain nombre de contrats, dès lors que la baisse des autres coûts, notamment les charges salariales, est peu vraisemblable ». Les auteurs de ces lignes ne sont ni la FNSEA et les JA.

https://www.pleinchamp.com/actualite/dossier-egalim-dans-la-cour-de-ferme-saisons-1-2-3-et-bientot-4

Elles sont extraites d’un communiqué de l’Observatoire des négociations commerciales (ONC), publié par les ministères de l’Economie et de l’Agriculture le 13 mai dernier. Par « prix 3 net » il faut entendre l’option 3 de l’établissements de la MPA qui repose sur une certification par un tiers de confiance et qui représente 75% du chiffre d’affaires concerné par les négociations, l’option 1 (détail des hausses pour chaque matière première agricole) étant comprise entre 1 et 2% du chiffre d'affaires et l’option 2 (hausse globale de toutes les matières premières agricoles) étant comprise entre 23 et 24%.

"La transparence dans les relations commerciales est un point clé pour garantir la sanctuarisation de la MPA"

L’assertion de l’ONC a fait bondir les syndicats. « Nous demandons ainsi que la formation des prix de la MPA soit établie principalement à partir des indicateurs de coûts de production interprofessionnels, qui doivent être les seuls indicateurs de référence ou, à défaut, ceux des Instituts Techniques reconnus, ont-ils réagi dans un communiqué. Nous voulons également l’établissement d’une date butoir pour la conclusion des contrats amont entre l’agriculteur et son premier acheteur avant l’envoi des CGV. La transparence dans les relations commerciales est un point clé pour garantir la sanctuarisation de la MPA. Ces ajustements sont essentiels pour une construction du prix en « marche avant », du producteur au distributeur conformément à l’esprit des lois EGAlim afin d’assurer la sanctuarisation de la MPA à travers toute la chaîne de valeur et pour garantir une rémunération équitable aux agriculteurs ».

En attendant un rapport et une future Egalim 4

Cette année, la hausse de tarif demandée par les industriels dans leurs conditions générales de vente (CGV), s’est élevée en moyenne à +4,5%, avec une dispersion entre familles de produits (de +3% à +5,7%) moindre que les années précédentes (+7,2% et +14%). Mais les fournisseurs n’ont obtenu qu’un hausse moyenne inférieure à 1% pour les fameux « prix 3 net ». Le 22 février, le gouvernement a confié députés Alexis Izard (Renaissance, Essonne) et Anne-Laure Babault (MoDem, Charente-Maritime) une mission destinée à évaluer les lois encadrant les négociations commerciales entre producteurs, fournisseurs et distributeurs. Leur rapport, qui doit être finalisé avant l’été, doit alimenter la rédaction d’une future loi Egalim 4.