Lac de Caussade : un site internet sans... retenue

A l’approche du procès en appel des « bâtisseurs » du lac de Caussade (Lot-et-Garonne), prévu le 28 octobre à Agen, la Coordination rurale a créé un site internet pour soutenir ses membres et défendre la raison d’être de la retenue, qui abreuve une vingtaine d'exploitations.

« Stop au dogme de l’écologie ! Le monde agricole ne se laissera pas faire. Caussade ne sera pas un Sivens bis. La retenue est là et elle le restera ». En quelques mots, le ton est donné sur la page d’accueil du site dédié au lac de Caussade (Lot-et-Garonne), créé par la Coordination rurale.

Le 28 octobre prochain, Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne et son vice-président, Patrick Franken, comparaîtront en appel au tribunal d’Agen.

En juillet 2020, ils avaient été condamnés respectivement à 9 et 8 mois de prison ferme dans le dossier de la construction  du lac de Caussade, au terme d’un imbroglio qui avait vu la création retenue autorisée puis interdite, l’Etat faisant volte-face et déjugeant sa propre Administration.

Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne (Crédit photo : Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne)
Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne (Crédit photo : Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne)

Vingt exploitations bénéficiaires

D’une capacité de 920.000 m2, la retenue construite à proximité de la rivière Tolzac sert l’irrigation d’une vingtaine d’exploitations, selon la Coordination rurale, qui affirme avoir pris soin de réaliser des aménagements pour protéger la biodiversité du site.

Le procès en appel coïncide avec la tenue du Varenne de l’eau et du climat, dont l’un des trois ateliers est consacré à la problématique de la ressource en eau, et qui doit rendre ses conclusions début 2022.

Les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique tentent de concilier les intérêts de toutes les parties, comme le font les Projets de territoire et de gestion de l’eau (PTGE), dont on a toutes les peines à savoir combien d’entre eux se traduisent par des réalisations concrètes. Une mission d’appui conduite par le Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) et le Commissariat général au développement durable (CGDD) tentent de débloquer une quinzaine de PTGE sur un total de 57, la co-construction montrant manifestement ses limites à l'épreuve du terrain. La concorde affichée dans les salons du Varenne serait-elle surjouée ?