Le Planet-score à la conquête de l’Europe

Six pays déploient désormais l’étiquetage environnemental promu par l’Itab. Le Planet-score vient d’être distingué pour son caractère « anti-greenwashing ». En attendant les arbitrages ultimes du gouvernement.

Plus de 120 marques engagées dans le scoring de leurs produits, plus de 15 distributeurs partenaires (dont Auchan, Biocoop, Carrefour, Intermarché, Lidl, Monoprix), une dizaine d’associations en soutien (Dont UFC-Que Choisir, CIWF France, Synabio...) et désormais, en plus de la France, 6 pays européens conquis (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) : le Planet-score continue de marquer lentement et sûrement son territoire.

Conçu par l’Itab (Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques), le Planet-score affiche un score environnemental global sur une échelle à cinq couleurs (vert à rouge) et cinq grades (A, B, C, D, E), complété par trois sous-indicateurs, notés également de A à E, relatifs aux pesticides, à la biodiversité et au climat. Un indicateur de bien-être animal est aussi intégré pour les produits contenants au moins 5% de produits animaux. Selon l’Itab, ces sous-indicateurs permettent de corriger les lacunes de la base de données Agribalyse (Ademe, INRAE) décryptant l’Analyse du cycle de vie (ACV) de plus de 2500 produits alimentaires bruts et transformés. L’ACV constitue néanmoins le socle de l’algorithme du Planet-score. Ce dernier est mentionné sur les catalogues numériques des marques parties prenantes. Certaines d’entre elles commencent à le faire apparaître sur l’emballage de leurs produits.

« Anti-greenwashing »

En France, le Planet-score est à la lutte avec l’Eco-score, porté par l’application Yuka et les sites La Fourche, Marmiton, Foodchéri, Seazon, ScanUp. L’Eco-score affiche une note agrégée à 5 couleurs et à 5 lettres. Il repose lui aussi sur la base de données Agribalyse, renforcée par un système de bonus/malus intégrant des indicateurs complémentaires tels que les labels, l’origine des ingrédients, le pays de provenance, la recyclabilité des emballages etc. Pour l’UFC-Que Choisir, « les tests réalisés démontrent que le Planet-Score classe les aliments en cohérence avec les scénarios les plus réalistes de transition agricole et alimentaire, et les enquêtes auprès des consommateurs soulignent qu’il est le système d’affichage qu’ils plébiscitent car répondant à leur attente de mieux connaître l’impact environnemental des produits et pouvoir discriminer au sein d’une même gamme. Il constitue à ce titre un levier fiable et efficace pour accélérer l’engagement des consommateurs vers une alimentation réellement durable ».

Le Planet-score vient récemment de marquer des points en remportant le premier prix Retail for Good, distinguant l’engagement des marques pour un « monde meilleur ». Il a été récompensé pour son impact, sa déployabilité, son caractère transformationnel et la démonstration de son ouverture à une voie réellement nouvelle. En un mot : « anti-greenwashing ».

Décision en 2023

L’étiquetage environnemental relève actuellement d’une démarche volontaire. Mais en vertu de la loi Agec (février 2020) et de la loi Climat et résilience (août 2021), il devrait figurer sur l’emballage des produits alimentaires à compter de 2023. Il figure aussi au menu de la stratégie Farm to fork dictée par la Commission européenne. En France comme en Europe, le futur étiquetage environnemental ne sera pas qu’une bataille d’algorithmes : il fera office de curseur des transitions agroécologique et alimentaire, traduisant - ou trahissant – le niveau d’ambition des politiques publiques en la matière.