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Le pois protéagineux, définitivement plombé ?
Une étude de Terres Univia et de Terres Inovia pointe le défaut de compétitivité du pois protéagineux dans les assolements de cultures pluviales, y compris à l’échelle de la rotation après réintégration des bénéfices agronomiques pour la culture à suivre. Une problématique abordée dans Cap Protéines+.
Il manque entre 11q/ha et 23q/ha sinon 88€t/ à 147€/t au pois protéagineux pour rivaliser avec la marge brute du blé tendre, du blé dur, des orges d’hiver et de printemps ou encore du tournesol et du colza en système pluvial : tel est l’enseignement d’une étude réalisée par Terres Univia et de Terres Inovia. Cette approche par le seuil d’équivalence, en marge, prix ou rendement, s’est focalisée sur des espèces alternatives aux charges de mécanisation similaires et en prenant pour indicateurs les marges brutes moyennes, incluant l’aide couplée spécifique aux légumineuses à graines.
Les six grands bassins de culture du pois, à savoir le Centre, Poitou-Charentes-Vendée, Pays de Loire-Bretagne-Normandie, Hauts-de-France, Est et Sud ont été inventoriés. Le pois s’en sort un peu mieux dans les zones intermédiaires où les sols argilo-calcaires, les sols à réservoir utilisable faible ou moyen tout en demeurant non compétitif.
L’interprofession et l’institut technique ont poussé l’étude en calculant le seuil d’équivalence en intégrant les bénéfices induits par le pois en tant que précédent d’un blé tendre. Résultats : il manque encore 7q/ha dans le cas d’un débouché en alimentation humaine et 10q/ha pour un débouché en alimentation animale, largement dominant. En prix, le différentiel est en moyenne et respectivement de 52€/t et 64€/t pour ces deux débouchés.
En 2024, selon les dernières données du service statistique du ministère de l’Agriculture, le rendement moyen du pois protéagineux, cultivé sur 120.000 ha contre 152.000 en 2023, s’est établi à 28,0q/ha contre 32q/ha en 2023.
Pour l’interprofession et l’institut technique, il y a un « enjeu d’accroissement du potentiel de rendement » du pois, que ses promoteurs espèrent au moins en partie combler dans le cadre du projet Cap Protéines+ courant sur la période 2024-2027. Différents travaux sont engagés sur l’amélioration des performances de l’espèce sur l’accompagnement des producteurs visant la multiperformance à l’échelle de la rotation.
Selon les auteurs de l’étude, le seuil d’équivalence, en marge, prix ou rendement, ne constitue pas nécessairement le facteur de décision dans le choix de cultiver, ou non, du pois, citant le degré d’aversion au risque, la rémunération des services environnementaux (baisse des émissions de GES) ou encore la dynamique des organismes de conseil et des OS.
En 2022, une étude conduite par Ceresco, Circoé et Terres Inovia pour le compte du ministère de l’Agriculture pointait la nécessité de repenser les modes organisationnels et les chaines logistiques à tous les niveaux (collecte, stockage, travail du grain, expédition) pour peser sur la massification des légumineuses.