Le référent bien-être animal, « un affront pour les éleveurs »

« On ne va pas vers la simplification » : la Coordination rurale, qui présentait ses vœux à la presse le 12 janvier, dénonce les surtranspositions de règles européennes et les contraintes administratives qui pèsent sur les agriculteurs.

L’obligation de désigner un référent bien-être animal dans tous les élevages est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Pour la Coordination rurale, la pilule a du mal à passer. « C’est un véritable affront pour les éleveurs », s’insurge Emmanuel Rizzi, vice-président de la Coordination rurale et éleveur dans le Jura. « Le cœur du métier d’éleveur est de prendre soin de ses animaux. Cette obligation n’a pas de sens : c’est comme rendre obligatoire une formation de premier secours à un médecin ».

Le syndicat, qui présentait le 12 janvier ses vœux à la presse, s’alarme des multiples contraintes qui ont fait leur apparition ces dernières années. « En France, la loi est suffisamment étoffée en matière de bien-être animal dans les élevages. Il faudrait déjà veiller à l’application de ces lois avant d’en ajouter de nouvelles », grince Bernard Lannes, président de la CR. Il s’inquiète également qu’à ce sujet, « les ONG sont autant entendues que les professionnels ».

Contraintes sur les phytos

Autre exemple, « la séparation du conseil et de la vente n’a abouti qu’à ce constat : les agriculteurs vont devoir payer pour un conseil stratégique », déplore Bernard Lannes. Il fustige également la mise en place des ZNT et les contraintes toujours plus nombreuses qui pèsent sur l’épandage et l’homologation des produits phytosanitaires dans leur ensemble. « Nous voulons que les produits homologués par l’agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) soient aussi autorisés en France, sans être bloqués par l’Anses », poursuit Bernard Lannes. « Stop aux surtranspositions des règles européennes ».

Au sujet de l’assurance récolte, la CR s’oppose au projet de loi qui est examiné ce 12 janvier à l’Assemblée nationale, le comparant à une « obligation volontaire » de l’assurance.

Tensions autour de l'irrigation

Le syndicat s’inquiète également des tensions qui entourent les projets de stockage de l’eau et condamne fermement les dégradations effectuées par des opposants sur des bassines, comme ce fut le cas récemment en Charente-Maritime. Alors qu’une mobilisation est prévue le 15 janvier dans les Deux-Sèvres à l’initiative du collectif « Bassines non merci », la CR appelle à « la protection des bassines » et s’en remet au préfet pour que « l’ordre public soit maintenu ».

Dans les prochaines semaines, le syndicat mettra en ligne sur son site internet les propositions des candidats à l’élection présidentielle en matière d’agriculture et leur « degré de compatibilité » avec les propositions portées par la CR.