Bio : les 4 chiffres critiques du baromètre de la consommation et de la perception

Le 21ème baromètre de l’Agence bio pointe une dégradation de l’image prix, un recul des préoccupations santé et environnement, le reflux de la pratique de la cuisine et des doutes persistants la véracité du bio.

2 Français sur 3 jugent les produits bio « trop chers »

A la question de savoir pourquoi les Français ne consomment pas plus de produits biologiques, ils sont 66% à répondre que les produits biologiques sont trop chers chez ceux qui en consomment chaque semaine, 80% pour ceux dont la consommation est occasionnelle et 75% pour ceux qui ne consomment pas de bio. En 2023, 30% des Français consomment du bio une fois par semaine (en baisse de 4 points) et 54% en consomment une fois par mois (en baisse de 6 points). Le contexte inflationniste pèse lourd sur le budget alimentaire des Français et le prix reste un frein important pour le bio.  Pour l’Agence bio, l’accessibilité doit être portée par le « collectif », c’est à dire en restauration collective et commerciale.

1 consommateur de bio sur 2 motivé par la santé, 1 sur 3 par l’environnement

Les Français se déclarent moins préoccupés par les questions environnementales et écologiques (- 8 points). Pour la première fois, le baromètre marque le basculement d’une alimentation axée sur des préoccupations santé et environnement vers une alimentation plaisir. Ainsi, 28% des Français associent « bien manger » à une alimentation qui ne porte pas atteinte à la santé (-6 points) et 13% (-9 points) à « une alimentation produite dans des conditions qui respectent la nature ». Le recul des dimensions santé au profit du plaisir (+15 points) dans les représentations du « bien manger » est plus marqué chez les plus modestes. Cette moindre préoccupation pour la santé et l’environnement est aussi perceptible chez les consommateurs de bio : 53% en mangent pour préserver leur santé (- 4 points) et 37% pour préserver l’environnement (-6 points).

Pour 1 Français sur 3, la cuisine est une « corvée »

Si le baromètre montre une hausse de l’attention portée au gaspillage (+3 points par rapport à 2022), la part des Français se disant « tout à fait d’accord » avec l’affirmation « j’aime prendre le temps de préparer les repas, même en semaine », baisse de 5 points par rapport à 2022 et celle de ceux considérant la cuisine comme une corvée (34%) augmente de 4 points. Ils sont en outre 62% à indiquer privilégier l’aspect pratique, gains de temps dans leurs achats de produits alimentaires. Cette demande de praticité est susceptible là encore de pénaliser le bio, qui concerne essentiellement des légumes frais et plus largement des produits bruts, qu’il faut savoir cuisiner et pouvoir conserver pour éviter le gaspillage.

1 Français sur 2 exprime des doutes sur la véracité du bio

Les Français sont 93% à connaitre le label AB et 79% l’Eurofeuille mais l’attention portée au label baisse de 5 points (à 60%) et à la seconde de 2 points (à 57%). 1 Français sur 2 exprime des doutes sur la véracité du bio et 2 sur 3 (62%) estiment que le bio, c’est surtout du marketing. Les Français sont seulement 41% à considérer qu’ils ont assez d’informations concernant l’impact du bio sur la santé (- 4 points) et ce chiffre est porté à 39% concernant l’impact environnemental (- 4 points).