Prêts structurels garantis : une première signature au bénéfice d’un vigneron de l’Aude

[SIA 2025] Pour soutenir les exploitations fragilisées par la succession et l’accumulation d’aléas climatiques ou sanitaires, l’Etat apporte sa caution, à hauteur de 70%, à des prêts bancaires plafonnés à 200.000 euros.

« Depuis la reprise de l’exploitation familiale en 2000, j’ai rénové totalement mon vignoble, reconstruit la cave, aménagé un espace de dégustation, créé des infrastructures pour développer l’œnotourisme. Je vends 40% de la production à l’export et je n’ai pas de difficultés particulières au niveau commercial, en ayant notamment développé les blancs ou encore un effervescent. Mais ces dernières années, j’enregistre des demi-récoltes en raison des sécheresses à répétition. Ce prêt bénéficiant de la garantie de l’Etat va me permettre de me rapprocher de ma banque et de franchir cette mauvaise passe, sachant que mes plus gros emprunts arrivent à échéance dans les deux ans à venir ».

Jean-Marc de Crozals exploite, avec sa épouse Anne, le Domaine des Homs à Rieux-Minervois dans l’Aude (Crédit photo : R. Lecocq)
Jean-Marc de Crozals exploite, avec sa épouse Anne, le Domaine des Homs à Rieux-Minervois dans l’Aude (Crédit photo : R. Lecocq)

C’est ce qu’a déclaré Jean-Marc de Crozals, vigneron dans l’Aude, à l’issue de la signature, sur le stand du ministère de l’Agriculture, du premier prêt de consolidation mis en place par l’Etat pour soutenir les exploitations fragilisées par la succession et l’accumulation d’aléas climatiques ou sanitaires. Tout sauf une bouteille à la mer, en l'espèce.

Dans le détail, il s’agit de prêts à long terme, plafonnés à 200.000 euros sur 12 ans maximum, octroyés par les établissements bancaires et adossés à la garantie publique de Bpifrance. Le pourcentage de couverture, financièrement assumé par l’Etat, s’élève à 70% du montant du prêt.

Ce prêt de consolidation est le second dispositif mis en place par l’Etat, en accord avec les banques (Crédit agricole, Crédit Mutuel-CIC et Banque populaire Caisse d’épargne), pour soutenir les trésoreries. Baptisé PRETA (Prêt de reconstitution de trésorerie des exploitations agricoles), le premier dispositif concerne des prêts contractés sur 24 ou 36 mois plafonnés à 50.000 euros, au taux maximum de 2,60% par un an. Le PRETA permet de ramener le taux d’emprunt à 1,75%, voire 1,5% pour les nouveaux installés de moins de 5 ans. Les exploitants qui ont contracté un tel prêt peuvent déposer leur dossier de demande d’aide, sur une plateforme dédiée de FranceAgriMer, ouverte jusqu’au 30 mai prochain.