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DNC : la Conf’ réclame des abattages partiels et la vaccination de tout le cheptel bovin
A la veille d’une réunion du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale et après l’irruption de 5 foyers en quelques jours, la Confédération paysanne réclame un changement de pied de la stratégie de lutte contre la DNC, qui impacte indirectement toujours plus d’élevages. La ministre de l'Agriculture est attendue dans le Jura vendredi.
Trois semaines sans aucun nouveau foyer sur l’ensemble du territoire national depuis la détection d’un cas dans le Rhône le 18 septembre dernier, et puis cinq foyers, dans trois départements distincts, à savoir le Jura, l’Ain et les Pyrénées-Orientales au cours des trois derniers jours : tel est le contexte épidémiologique de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), détectée pour la première fois en France le 29 juin dernier, plus précisément en Savoie.
Depuis, 85 foyers ont été identifiés et un peu plus de 2000 bovins abattus, générant l’instauration de cinq zones réglementées distinctes au sein desquelles s’appliquent des mesures de protection et de surveillance renforcées, dont la vaccination, obligatoire et prise en charge par l’Etat, en vertu d’une stratégie de lutte arrêtée le 16 juillet dernier lors d’un réunion du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV). Une stratégie contestée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, notamment opposées à la stratégie « d’abattage total » au profit d’un « principe de proportionnalité des mesures sanitaires ».
A la veille d’une nouvelle réunion du CNOPSAV vendredi, la Conf’ réclame « le changement complet de la stratégie sanitaire en zone réglementée, en la basant sur l’abattage partiel, des interdictions de mouvement adaptées aux urgences des élevages, en particulier les veaux, les broutards et les retours d’estive et des allégements sur les réglementations entravant le fonctionnement des fermes », citant des « procédures pénibles et coûteuses d’obtention de laissez-passer, interdiction des activités pédagogiques, interdictions d’épandage… ».
Selon la Conf’, « en faisant reposer la gestion de la maladie sur des mesures intenables, le ministère de l’Agriculture a généré « des comportements de panique et des mouvements d'animaux propices à la diffusion de la maladie ».
Les mouvements de bovins infectés en cause
Selon GDS France, la transmission sur de longues distances est liée à des mouvements de bovins infectés et non au déplacement des vecteurs, qu’il s’agisse des mouches piqueuses (stomoxes) ou des tabanidés (taons), rarement transportés par le vent en raison par le poids et peu mobiles (5 à 6 kilomètres tout au plus) tandis que la durée de survie du virus de la DNC sur les pièces buccales est inférieure à 24 heures.
La stratégie de lutte a néanmoins produit ses effets, comme le démontre le cas de la zone réglementée des Savoie, où des communes sortent progressivement de la zone de surveillance, abolissant toutes les contraintes ou presque pesant sur les élevages. Cependant, la multiplication du nombre de zones réglementées impacte toujours plus d’élevages et d’éleveurs au plan national, avec des interdictions de mouvements dans les 28 jours suivant la vaccination et la possibilité ensuite de déroger uniquement au sein de la zone.
La ministre en visite dans le Jura
La réunion du CNOPSAV sera l’occasion de faire le point sur la situation épidémiologique et sur la stratégie de lutte. La Conf’ réclame l’accès à la vaccination pour l’ensemble du cheptel bovin, et pas seulement en zone réglementée, ainsi qu’une gouvernance des politiques sanitaires basée sur « la concertation avec les acteurs et actrices de terrain, tenant compte de la diversité des avis scientifiques ». La journée de vendredi sera aussi marquée le déplacement de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard dans un élevage du Jura.