Et si le Nutri-Score s’affichait, aussi, dans les messages publicitaires ?

Une étude des Universités d’Aix-Marseille et de Sorbonne Paris Nord démontre que l'affichage du Nutri-Score dans les messages publicitaires orienterait les choix des consommateurs vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, plus favorables à la santé.

Quelle est l’incidence d’une publicité, affichant ou non le Nutri-Score, sur les intentons d’achat des consommateurs ? C’est à cette question que s’est attelée une étude des Universités d’Aix-Marseille et de Sorbonne Paris Nord, conduite par des spécialistes du champ de la communication, de la nutrition, de l’épidémiologie et de santé publique, auprès d’une cohorte NutriNet-Santé totalisant 27.085 participants. Résultats ? La perception des produits classés A ou B est meilleure que celle des produits classés D ou E et les intentions de les acheter et de les consommer plus fortes.

Interdire certaines publicités ciblant le jeune public

Selon le Pr Didier Courbet, premier auteur de l’étude publiée dans la revue International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity et cité dans le communiqué, « une réglementation rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score dans les publicités alimentaires pourrait donc constituer une mesure de santé publique efficace pour lutter contre l’épidémie d’obésité et les maladies chroniques liées à la nutrition chez les adultes et les enfants ». Le scientifique va jusqu’ai plaider « l’interdiction de diffuser des publicités pour les produits alimentaires de Nutri-score D et E ciblant les enfants la journée ».

Foyers de résistance

Destiné à faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs et ainsi les aider à faire des choix éclairés, le Nutri-Score est apparu en France en 2017 à l’initiative de Serge Hercberg, épidémiologiste de la nutrition, concepteur et président du Programme national nutrition santé (PNNS). Début 2024, 1359 marques étaient engagées en faveur du Nutri-Score sur le marché français. En 2022, le Nutri-Score était représentatif de 58% des volumes de vente. Le logo est présent en Belgique, en Suisse, en Allemagne, au Luxembourg, en Espagne et aux Pays-Bas. L’UE doit normalement harmoniser et généraliser l’étiquetage nutritionnel, conformément à la stratégie « de la ferme à la fourchette ». Le Nutri-Score français, qui a longtemps tenu la corde, est désormais peu goûté par certains pays, dont l’Italie, qui estime que le logo à 5 lettres et 5 couleurs maltraite certaines de ses spécialités, rejoignant sur ce point des industriels de l’agroalimentaire, dont des Français.