L’agriculture biologique en 2023 : -2% de SAU, +2% de producteurs
Le taux de SAU bio s’établit à 10,36% contre 10,50% en 2022 mais le solde entre entrants et sortants demeure positif. Tout comme le taux d’importation, le marché alimentaire bio est resté stable en 2023, la hausse des prix compensant la baisse des volumes. Si la vente directe progresse, la consommation hors domicile ne décolle toujours pas. Les principaux indicateurs du panorama 2023 de l’Agence bio.
La SAU bio en recul de 2%
Le taux de SAU en agriculture biologique s’établit à 10,36% en 2023 (soit 2,8Mha) contre 10,50% en 2022, soit l’abandon de 54.184ha, équivalent à 2% de la SAU bio, alors que la SAU totale s’est rétractée de 0,6%. Les surfaces certifiées bio représentent 89% du total, à 2,5 Mha, en progression de 2%. Mais les surfaces en conversion, (années C1, C2 ou C3) sont en baisse de 30%, à 0,3Mha, hypothéquant au passage le réservoir de croissance du bio. Les effets des fortes baisses d’entrée en C1 (-8% en 2021, -40% en 2022, -10% en 2023) se feront sentir jusqu’en 2025.
Grandes cultures et surfaces fourragères en baisse
La baisse de la SAU bio est majoritairement le fait des grandes cultures (-3%) et des surfaces fourragères (-2%), plus précisément des cultures fourragères car les surfaces toujours en herbe sont en hausse. Ces deux groupes représentent respectivement 44% et 53% de la baisse de SAU. Les surfaces légumières sont également en baisse (-6%) tandis que la vigne et les plantes à parfum sont en progression.
Toujours plus de producteurs et de fermes
Malgré la baisse de SAU, le nombre de producteurs a progressé de 2% en 2023 (contre +3,5% en 2022), avec 4126 entrants contre 3054 sortants. 50% des arrêts relèvent d’un changement dans le choix de conduite de la ferme et 31% sont principalement liée aux départs en retraite, auxquels s’ajoutent quelques liquidations ou changements administratifs de l’exploitation. On recense 61.163 fermes bio en 2023 contre 59.889 en 2022, équivalent toujours à 14% du nombre total d’exploitations.
5,6% de bio dans l’assiette, en baisse de 0,4 point
En 2023, les dépenses alimentaires des ménages français calculées hors inflation ont chuté de 4,7% à 180 milliards d’euros. La part des dépenses allouées au bio s’est réduite, passant de 6% à 5,6 % (6,4% en 2021). Ainsi, en 2023, le marché de la bio s’est établi à 12,1 milliards d’euros, équivalent à 2022. Cette stabilité résulte de la hausse des prix des produits alimentaires bio de 7,7% (contre +11,8% d’inflation alimentaire globale) et de la baisse des volumes d’environ 7 %. Des filières renouent avec la croissance de leurs ventes comme les légumes frais, la crèmerie et les boissons alcoolisées. À contrario, plusieurs filières poursuivent leur recul comme les viandes et les fruits.
La restauration hors domicile toujours sur cale
En 2023, la restauration à domicile assure 91% des débouchés de l’AB contre 9% pour la restauration hors domicile (restauration collective, restauration commerciale). Le ratio était de 92/8 en 2022. Tous produits alimentaires confondus, la restauration hors domicile représente 75% de l’offre alimentaire des Français, ce qui laisse augurer des marges de progrès pour l'AB. Dans les plateaux de cantines, la part de bio passe de 7% à 6 % en dépit du seuil de 20% fixé par la loi Egalim. Dans les restaurants, la bio représente 1% des achats matières, comme en 2022.
La vente directe en hausse, les GMS en baisse
Les ventes en Grandes et moyenne surfaces (GMS) assurent 50% des débouchés de la bio en 2023, contre 52,6% en 2022. Les ventes ont y reculé de 3,8% en un an. Il s’agit du seul circuit à enregistrer une perte en valeur principalement en raison de la réduction du nombre de références bio. Les magasins bio spécialisés assurent 28% des débouchés (+2,2%) malgré la baisse du nombre de points de vente (-7%) soit 2.826 magasins, retrouvant le niveau de 2018 mais avec une surface globale supérieure. Devant les artisans-commerçants (8% des débouchés, +4,3%), la vente directe assure 14% des débouchés (contre 13% en 2022), avec un chiffre d’affaires en hausse de 8,7%, sous l’effet des volumes et non des prix. Il s’agit du circuit le plus dynamique, en valeur comme en nombre de points de vente (26.800 fermes, +5%).
Du bio made in France à 83%
Pour la troisième année consécutive, le taux d’importation de produits bio est en baisse pour s’établir à 29% (30% en 2022, 32% en 2021). Si l’on exclut les produits tropicaux (fruits, café, thé, cacao, crevettes...), 83% du bio consommé en France est produit en France.