<p>Depuis le début de la décennie 2010, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/a-65.600-tonnes-les-ventes-de-produits-phytos-en-baisse-de-3-4-en-2023" target="_blank" title="">la quantité totale de substances actives vendues en France</a> fluctue autour de 68 000 tonnes, avec des variations annuelles liées aux conditions climatiques et aux comportements de stockage. En 2008, le premier plan Ecophyto visait à réduire l’usage des produits phytosanitaires de 50% en 10 ans. Depuis, les plans successifs (Ecophyto 2, Ecophyto 2+ et désormais <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/ecophyto-2030-l-indicateur-hri1-en-baisse-de-36-en-2022" target="_blank">Ecophyto 2030</a>) se sont multipliés, mais les résultats restent encore loin des objectifs.</p><p>Mais si l’objectif de réduction globale des ventes de produits phytosanitaires n’est pas atteint, les substances les plus préoccupantes ont, elles, nettement diminué.</p><h2>Quasiment plus de CMR1</h2><p>Entre 2010 et 2023, la part des substances actives classées « cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques » (CMR) a diminué de moitié, passant de 32% à 16% des ventes, soit de 19 500 tonnes à 10 300 tonnes. Parmi ces substances, les CMR1 désignent celles dont le danger est avéré, c’est-à-dire prouvé chez l’être humain (catégorie 1A) ou fortement présumé fondé sur des études animales (catégorie 1B). Les substances CMR2 indiquent celles dont le danger est suspecté, les données disponibles conduisant à une forte présomption sans conclure avec certitude.</p><p>Les substances CMR1 ne sont quasiment plus commercialisées (0,1% des ventes en 2023). Les ventes de substances les plus préoccupantes pour la santé humaine concernent donc désormais presque exclusivement les substances CMR2.</p><p>À la suite de l’interdiction du <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/comment-le-colza-tente-de-s-affranchir-des-insecticides-et-des-coleopteres" target="_blank">phosmet</a> fin 2022, les ventes d’insecticides CMR ont très nettement diminué. Les cinq substances CMR2 les plus commercialisées en 2023 sont désormais quatre herbicides (la pendiméthaline, le chlorotoluron, l’aclonifen, la propyzamide) et un fongicide (le folpel).</p><p> </p><p><strong>>> Lire aussi : </strong><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-ventes-de-phytos-en-2024-une-inflexion-historique-selon-phyteis" target="_blank"><strong>Les ventes de phytos en 2024, une inflexion «</strong></a> <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-ventes-de-phytos-en-2024-une-inflexion-historique-selon-phyteis" target="_blank"><strong>historique</strong></a> <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-ventes-de-phytos-en-2024-une-inflexion-historique-selon-phyteis" target="_blank"><strong>» selon Phyteis</strong> </a></p><p> </p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><p><strong>Retrouvez chaque jour, du 1<sup>er</sup> au 25 décembre, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/25-ans-25-bonnes-nouvelles-l-avent-de-pleinchamp-et-la-retro-2025" target="_blank">notre sélection des nouvelles réjouissantes de l’année 2025.</a></strong></p><p><strong>Sous la forme d’un calendrier de l’avent, Pleinchamp vous propose une sélection d’initiatives enviables, de portraits inspirants, d’avancées concrètes et de lueurs d’espoirs pour le monde agricole.</strong></p><p><strong>Preuve que même si de nombreux combats restent à mener, certaines nouvelles vont dans le bon sens : celui d’un monde plus durable, plus juste, plus rémunérateur pour les agricultrices et les agriculteurs.</strong></p></td></tr></tbody></table>


« L’Avent des avancées en agriculture » (4/24). Même s’ils n’ont pas mené à une baisse significative des produits phytosanitaires, les plans Ecophyto successifs auront eu le mérite de réduire l’utilisation des produits les plus dangereux pour la santé.

L’usage des produits CMR a baissé de 50% en 10 ans

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<p>En 2021, à la croisée des stratégies Farm to fork et Biodiversité, l’Union européenne lançait son plan d’action « vers une pollution zéro pour l’air l’eau et le sol », avec une dizaine d’objectifs et d’indicateurs en « Zéro pollution ». Parmi eux, la réduction de 50% de l’usage et des risques des pesticides, avec comme référence la période 2015-2017. Un pari en passe d’être réussi.</p> 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/3/4/0/6860438-1-fre-FR/23c83798adbc-Graph21.png" alt="Evolution de l’utilisation et risques des pesticides dans l’UE (Source : Agence européenne pour l'environnement)" height="818" width="2144" /><figcaption>Evolution de l’utilisation et risques des pesticides dans l’UE (Source : Agence européenne pour l'environnement)</figcaption></figure>

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<p>Le 3 mars, la Commission européenne et l’Agence européenne pour l'environnement ont publié un rapport d’étape relatif à l’année 2022. En ce qui concerne les pesticides, le tableau de bord fait en effet état d’une réduction de 46% de l’utilisation et de risques liés aux pesticides chimiques. « <em>Si le rythme d’amélioration se maintient, l’état et la tendance passée indiquent que l’UE est en bonne voie pour atteindre l’objectif d’ici 2030</em> », lit-on dans le rapport, précisant que « l<em>’un des facteurs potentiels contribuant à cette réduction est le retrait des substances actives » alors que « le rôle des pratiques agricoles durables dans la réduction des risques n’est actuellement pas clair et nécessite des études plus approfondies</em> ». L’analyse est la même s’agissant des pesticides les plus dangereux, dont l’usage a baissé de 25%.</p> 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/4/4/0/6860441-1-fre-FR/fc366381896e-Graph22.png" alt="Evolution de l’utilisation dans l’UE des pesticides les plus dangereux (Source : Agence européenne pour l'environnement)" height="824" width="2146" /><figcaption>Evolution de l’utilisation dans l’UE des pesticides les plus dangereux (Source : Agence européenne pour l'environnement)</figcaption></figure>

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<h2>L’indicateur HRI sur la sellette</h2><p>Le rapport nuance toutefois la portée des résultats, rappelant que l’Indicateur de risque harmonisés (HRI) mobilisé par le plan « Zéro pollution » est « <em>simpliste</em> » et qu’il a fait l’objet d’un critique de la part de la Cour des comptes européenne. Mais l’indicateur devrait faire l’objet d’une mise à jour dans les années à venir, sous l’effet de la prise en compte de données plus précises. Dès cette année seront publiées les données sur les ventes de substances actives individuelles.</p><aside class="read-also">
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<p>En 2026, les États membres communiqueront des statistiques sur l’utilisation des pesticides pour un ensemble de cultures les plus courantes tandis que les agriculteurs seront tenus d’enregistrer de mettre en œuvre le registre phytosanitaire électronique. « <em>Ces changements dans la disponibilité des données ont le potentiel de permettre des calculs de risques sur site plus précis et de comprendre les quantités et les tendances précises des pesticides, ainsi que les types de pesticides rejetés dans l’environnement</em> », relève le rapport, qui note également qu’en dépit de la baisse de 46% et 25% des indicateurs, « <em>les concentrations et les impacts environnementaux par exemple dans l’eau ou sur les pollinisateurs, sont toujours élevés </em>» et qu'il n’y a « <em>aucun signe de diminution </em>».</p>


Un rapport de l’Agence européenne pour l'environnement nuance les baisses d’usage de 46% des pesticides totaux et de 25% des plus dangereux, du fait des retraits et de la difficulté de jauger l’incidence des pratiques durables, alors que les concentrations et les impacts environnementaux restent élevés et ne diminuent pas. Et de rappeler les lacunes de l’indicateur HRI.

Pesticides : la trajectoire de réduction du plan européen « Zéro pollution » sur la bonne voie mais…

<p>A l’occasion d’un Comité d'orientation stratégique et de suivi (COS), le gouvernement a présenté le 30 octobre les grandes lignes du plan Ecophyto 2030, qui succédera à Ecophyto2+ à compter d’avril 2024. Le projet est soumis à la consultation des parties prenantes (instituts scientifiques, organisations professionnelles agricoles, associations environnementales, industrie phytopharmaceutique, collectivités...), qui ont jusqu’au 30 novembre pour formuler leurs remarques par mail. Elaborée par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), en collaboration avec pas moins de cinq ministères, dont la Santé, la stratégie sera finalisée et les plans d’action établis début 2024, en cohérence avec les politiques publiques telles que les stratégies nationales bas-carbone (SNBC), biodiversité (SNB), alimentation, nutrition et climat (SNANC) ou encore le Plan eau.</p><aside class="read-also">
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<p>Au plan budgétaire, Ecophyto 2030 bénéficiera de 250 millions d’euros de crédits inscrits sur le budget du ministère de l’agriculture dans le cadre du Projet de loi de finances 2024 au titre de la planification écologique, auxquels s’ajoutera une allocation dédiée de crédits France 2030, qui reste à arbitrer, le tout s’ajoutant à la part gérée nationalement de la redevance pour pollutions diffuses (RPD), soit 71 millions d’euros.</p><h2>Un impératif : -50% d’ici à 2030</h2><p>Le futur plan vise à engager la France dans la diminution des usages et des impacts des produits phytosanitaires, conformément à ses engagements européens dans le cadre de la stratégie Farm to fork. Concrètement, il s’agit de diminuer de 50% l’utilisation des produits phytos à l’horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017. Les agriculteurs français ont déjà fait une partie du chemin. En 2022, les quantités de substances actives s’affichaient en baisse de -20% par rapport à la moyenne 2015-2017. S’agissant du glyphosate, la baisse atteignait -27%.</p><aside class="read-also">
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<h2>Trois ambitions : protéger les cultures, les exploitations ainsi que la santé et l’environnement</h2><p>La première ambition de la future stratégie Ecophyto 2030 vise à maintenir un haut niveau de protection des cultures, « <em>un enjeu majeur en terme de sécurité alimentaire pour la France</em> », indique le ministère de l’Agriculture. La deuxième ambition consistera à soutenir les performances économiques et environnementales des exploitations. La stratégie devrait enfin préserver la santé publique et celle de l’environnement dans la logique « une seule santé » (« one health »).</p><aside class="read-also">
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<p>Pour y parvenir, le gouvernement mise sur l’accélération du développement des solutions alternatives non-chimiques et chimiques pour mieux se préparer au potentiel retrait de certaines substances actives et sur l’accompagnement des agriculteurs, en intégrant l’aval des filières. Au plan européen, le gouvernement compte peser pour préserver le marché intérieur de l’entrée de produits ne respectant pas les standards environnementaux de l’UE.</p><h2>Axe 1<strong> </strong>: accélérer du développement des solutions alternatives non-chimiques et chimiques</h2><p>L’objectif est de se préparer au potentiel retrait européen de certaines substances actives, de donner de la visibilité aux agriculteurs et de contribuer à la reconception de systèmes agricoles crédibles et efficaces, dans une optique « pas d’interdiction sans solution ». Une première phase d’identification des principaux usages menacés, via des diagnostics à 360°, ont été réalisés par sept task forces et autant de filières, auxquelles s’ajoutent un groupe de travail dédié à la bio. Les premiers plans d’action par filières seront présentés au Comité inter-filière mi-décembre.</p><h2>Axe 2 : accélérer le déploiement et la massification des solutions et pratiques agroécologiques</h2><p>Les formations initiale et continue (Certiphyto) seront renforcées, tout comme les collectifs d’agriculteurs et les réseaux de référence économes en intrants (fermes Dephy). Un guichet d’aide à l’investissement dans les matériels favorisant la transition agroécologique sera ouvert par FranceAgriMer en 2024. Un soutien spécifique sera apporté au développement des filières à bas intrants dont l’agriculture biologique. Le dispositif de conseil sera révisé afin de permettre aux agriculteurs de disposer de conseils indépendants nécessaires au changement de pratiques. Seront enfin renforcés le dispositif des Certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) et la surveillance biologique du territoire.</p><h2>Axe 3 : surveiller et protéger les zones à enjeux</h2><p>La surveillance et la protection des zones à enjeux sont considérées comme un impératif pour la santé et l’environnement. Cet axe comprend plusieurs mesures dont le déploiement du Plan eau avec un renforcement de la protection des aires de captage d’eau potable, le déploiement de l’encadrement de l’utilisation des produits phytos dans les zones à enjeu biodiversité, notamment Natura 2000.</p><aside class="read-also">
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<p>Un travail sera fait au niveau du cadre législatif et réglementaire sur la protection des riverains, avec le déploiement à l’échelle nationale d’un dispositif de signalement d’exposition à des produits phytos. Les actions en faveur de la protection des utilisateurs seront maintenues. Les systèmes de surveillance de l’impact des produits phyto dans les milieux seront renforcés et déployés. Un travail sera mené pour sensibiliser les professionnels de santé dans la compréhension des risques liés aux produits.</p><h2>Axe 4 : renforcer la connaissance sur les utilisations de produits phytosanitaires</h2><p>Cet axe est considéré comme un enjeu majeur en matière de recherche et de pilotage des politiques publiques. Plusieurs actions seront déployées dont une action de communication sur l’obligation légale, à partir du 1<sup>er</sup> janvier 2026, de disposer des registres de produits phytos au format électronique, conformément au règlement européen 1107/2009. L’Etat développera et mettra à disposition un outil numérique pour renseigner les données de registre, outil qui sera interconnecté avec la calculette sur les IFT. Un chantier d’établissement du registre central sera étudié. Les travaux de développement de la Banque nationale des ventes distributeurs (BNV-D) spacialisée se poursuivront.</p><h2>Axe 5 : renforcer et opérationnaliser les programmes de recherche</h2><p>Le recherche de nouvelles connaissances et leur opérationnalisation sont un autre enjeu d’Ecophyto 2030. Il s’agira de mieux connaître les bioagresseurs, de mettre au point des solutions non chimiques, de mieux comprendre les relations entre l’exposition et les impacts de l’utilisation des produits phytos sur la santé humaines et les écosystèmes et enfin d’explorer et de concevoir des outils permettant l’accompagnement des changements de pratiques au niveau des filières et des territoires.</p><h2>Axe 6 : assurer une protection compétitive à l’international et porter les positions françaises au niveau européen</h2><p>Le gouvernement s’engage à défendre l’homogénéisation des règles et des contraintes d’utilisation des produits phytos à l’intérieur de l’UE. Vis-à-vis des pays tiers, la France défendra l’instauration de mesures miroir afin de protéger le marché intérieur des produits ne respectant pas les standards européens en matière de préservation de la santé et de l’environnement. La stratégie intégrera un axe de travail destiné à renforcer le cadre européen d’évaluation des risque et d’autorisation de mise sur le marché des produits phytosanitaires. La France souhaite enfin accentuer les liens de la recherche européenne sur la recherche d’alternatives.</p>


Le gouvernement a dévoilé les futurs contours d’Ecophyto 2030, qui vise à réduire de 50% les usages et les impacts des produits phytosanitaires d’ici à 2030, comparativement à la période 2015-2017. La stratégie, qui sera finalisée début 2024, sera soutenue à hauteur de 250 millions d’euros, sans compter une rallonge de France 2030 et l’apport de la Redevance pour pollution diffuse (RPD).

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