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Le 26 septembre, l’agriculture veut des réponses, pas des délais

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à une journée d’action nationale. Non pas pour bloquer, mais pour rappeler une évidence : les urgences agricoles ne peuvent plus attendre les tergiversations politiques. Le terrain réclame du concret, et vite.

Vendanges, récoltes de maïs, semis d’automne : la fin septembre coïncide avec le pic des chantiers saisonniers. L’exécutif doit se mettre au rythme de l’agriculture : les champs n’attendent pas. En choisissant cette date, la FNSEA et les JA marquent aussi leurs différences avec le mouvement “Bloquons tout” qui a agité le pays le 10 septembre et la journée intersyndicale du 18 septembre.
L’approche du 26 septembre est tout autre : pas de blocages tous azimuts, pas de démonstration de force, pas de troubles, mais des actions ciblées, décentralisées, portées par les fédérations départementales. La situation de l’agriculture française est plus que préoccupante. Du côté des syndicats majoritaires le ton est clair : pas question d’attendre que le gouvernement trouve ses marques. Les agriculteurs ne doivent pas être les grands oubliés de cette période d’instabilité politique.

Des menaces commerciales qui s’accumulent

La mobilisation de la FNSEA et des JA s’inscrit dans un contexte commercial tendu. Le 3 septembre, la Commission européenne a discrètement validé le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Le traité qui, s’il est définitivement adopté par les 27 Etats membres, supprimera 91 % des droits de douane entre les deux continents. Les clauses de sauvegarde restent floues et les filières s’inquiètent.

Pendant ce temps, les taxes imposées par le gouvernement de Trump pèsent toujours sur les exportations françaises de vin et de spiritueux. Et depuis le 10 septembre, la Chine emboîte le pas en imposant provisoirement des cautions douanières vers l’Europe dans le cadre de son enquête antidumping. Le porc et les sous-produits porcins sont particulièrement touchés. La Chine, premier importateur de morceaux non consommés en Europe, représente un débouché stratégique pour la filière française. En 2024, les exportations françaises ont y atteint 260 millions d’euros. Avec les cautions douanières provisoires imposées, les pertes pour la filière porcine sont estimées à environ 400 millions d’euros.

Plusieurs représentants de la filière porcine, présents au Salon international de l’élevage (SPACE) à Rennes, ont appelé le gouvernement à apaiser les tensions diplomatiques et à faciliter des négociations douanières bilatérales, à l’image de ce qui a été obtenu pour le cognac avec Pékin. 

Voir aussi : Les nouvelles taxes chinoises sur le porc européen, coup de massue pour la filière

Actions ciblées et un signal fort pour l’avenir

Les fédérations départementales passeront à l’action, notamment dans les grandes surfaces. Les œufs ukrainiens, vendus en France à bas prix, mais souvent produits sans respecter les normes européennes, - selon l’interprofession des œufs (CNPO) - seront particulièrement dans le viseur. D’autres produits importés, notamment ceux en provenance du Mercosur, pourraient être aussi pointés du doigt.
Si cette journée d’action est une main tendue au Premier ministre Sébastien Lecornu, les agriculteurs sont en forte demande de dialogue et attendent du gouvernement de mettre fin aux promesses et de passer aux actes.