Les entrepreneurs de travaux agricoles et forestiers sous tension(s)

La FNEDT subit de plein fouet la hausse du prix des matériels et du carburant, ainsi que la pénurie de chauffeurs. En forêt, les entrepreneurs voient leurs abatteuses et débardeurs vandalisés. Les ETA feront salon à Tours du 14 au 16 décembre.

Des machines, du carburant et des chauffeurs : ce sont les trois composantes nécessaires à l’exercice du métier d’entrepreneur de travaux. Et dans les trois cas, selon la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT), la situation s’avère particulièrement tendue actuellement, « Quand le prix de l’acier augmente de 80%, le prix du matériel augmente de 20 à 25%, souligne son président Gérard Napias. Quant au prix du gazole non routier, il a pris +40% au cours des mois passés. Malheureusement, trop d’entreprises continuer à travailler au prix du marché. Elles doivent impérativement relever leur prix, sous peine de risquer de disparaître. La flambée des prix est vraiment une catastrophe pour nos entreprises ».

Selon la FNEDT, le prix des prestations devrait être revalorisé dans une fourchette comprise entre 8 et 15%, ce qui s’avère très difficile pour ne pas dire impossible à faire passer auprès des agriculteurs, eux-mêmes confrontés à la hausse de leurs charges.

Les doléances de la FNEDT

Résultat : la FNEDT lorgne du côté de l’Etat. S’agissant du prix du carburant, le syndicat réclame le remboursement anticipé de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), soit le 1er janvier en lieu et place du 1er mai.  « On a un peu l’impression que les entrepreneurs assurent la trésorerie de l’Etat », souligne Gérard Napias. Le carburant représente entre 13% et 15% des charges des entreprises de travaux.

En ce qui concerne les charges afférentes à l’emploi, la FNEDT n’a toujours pas digéré la suppression du TODE (travailleurs occasionnels, demandeurs d'emplois) et qui se traduit par un surcoût de 8% pour les salariés en dessous de 1,3 Smic, comparativement aux exploitants employeurs.

De son côté, la Fédération œuvre au renforcement de l’attractivité des métiers, pour conjurer les difficultés de recrutement. Elle estime à 7000 le nombre d’emplois non pourvus, ce qui pénalise l’activité et la croissance des entreprises et pourrait casser la dynamique à l’œuvre, avec une croissance du nombre d’entreprises de 1% et de 3% pour le nombre de salariés en 2020.

"Nous sommes victimes d’incendies volontaires de matériels et de hangars, un phénomène parti de Nouvelle-Aquitaine et qui s’étend à tous les massifs"

Sur un autre front, qui est celui de la dégradation des matériels forestiers, la FNEDT attend de la fermeté de la part des autorités. « Les incitations à la dégradation de nos abatteuses et de nos débardeurs se multiplient, dénonce Gérard Napias. Nous sommes victimes d’incendies volontaires de matériels et de hangars, un phénomène parti de Nouvelle-Aquitaine et qui s’étend à tous les massifs. C’est intolérable ».

Un Salon des ETA qui monte en puissance

Des abatteuses et des débardeurs flambant neufs, le salon des ETA en donnera à voir puisque sa prochaine édition réservera, pour la première fois, un parcours spécifique au secteur. Selon la FNEDT, le Salon des ETA, qui se tiendra cette année à Tours (Indre-et-Loire) du 14 au 16 décembre, est le salon qui « monte », comme en témoigne le passage de deux à trois jours. « C’est un salon très apprécié des constructeurs, notamment parce qu’il leur offre la possibilité d’échanger avec les salariés de nos entreprises », déclare Martine Perrin, secrétaire générale de la FNEDT.

Selon la FNEDT, le Salon des ETA se situe au troisième rang des salons préférés des constructeurs. Près de 20 000 visiteurs sont attendus.

L’événement à suivre sera le Congrès national, 88ème du nom, qui se tiendra les 17, 18 et 19 février 2022 à Blois (Loir-et-Cher) et aura pour thème : « Quelles énergies demain pour les ETARF ? ».