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Les firmes phytos en phase avec la proposition de loi anti-entraves
Les adhérents de Phyteis saluent le volet phytosanitaire de la loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » adoptée par le Sénat le 27 janvier dernier, tout en s’inquiétant du risque de voir leurs OAD exclus du champ de la future loi, qui doit encore être examinée à l’Assemblée nationale.
A l’occasion de sa conférence de presse annuelle le 13 février, Phyteis, l’organisation fédérant les entreprises du secteur phytosanitaire, a fait entendre sa voix, « dans une période particulièrement tendue pour les agriculteurs, plus que jamais confrontés à l’injonction contradictoire de produire mieux, et autant, avec de moins en moins de moyens à leur disposition pour assurer la protection de leurs cultures et ce, dans un contexte de compétition internationale inégale et de dérèglement climatique dont leurs cultures sont les premières victimes ». « Il est impératif que les agriculteurs français disposent des mêmes solutions que leurs homologues européens », a martelé Yves Picquet, président de Phyteis, en référence aux surtranspositions.
Les trois satisfecits de Phyteis
C’est précisément l’objet de la proposition de loi adoptée le 27 janvier dernier par le Sénat, destinée à mettre fin aux « surtranspositions et surrèglementations » franco-françaises, ayant pour dénominateur commun la limitation des capacités productives de la ferme France. La loi en question, visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » doit encore être examinée à l’Assemblée nationale avant d’être traduite dans le Code rural. Au plan phytosanitaire, le texte prévoit notamment la réintroduction, sous conditions, des insecticides à base d’acétamipride ou de flupyradifurone.
Il intronise également la création d’un Conseil d’orientation pour la protection des cultures, ayant pour mission de suivre la disponibilité des méthodes et moyens de protection des cultures, chimiques et non chimiques, de donner un avis sur les priorités attendues par les filières sur leurs usages et de suivre le calendrier d’instruction des autorisations de mise sur le marché par l’Anses sur les usages prioritaires, lesquels seront définis par arrêté. Une initiative saluée par Phyteis, qui reste « attaché à une évaluation indépendante des produits phytopharmaceutiques réalisée par l’Agence de sécurité sanitaire sur la base d’une analyse scientifique rigoureuse des risques, prédictible, proportionnée ».
Des OAD au service d’une approche combinatoire
Le troisième satisfecit du Phyteis, au regard de la loi anti-entraves, réside dans l’abrogation de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, inscrite dans la loi Egalim 1 d’octobre 2018 et entrée en vigueur le 1er janvier 2021. Cependant, en l’état actuel du texte, les fabricants resteraient exclus de leur mission de conseil, ce que regrette Phyteis considérant que « l’agronomie digitale », dont sont porteurs les OAD, sont un des piliers de l’approche combinatoire, aux côtés de la bioprotection, des biotechnologies et de la phytopharmacie. « Les fabricants de produits et de solutions de protection des cultures sont engagés auprès de toutes les agricultures dans le développement d’une approche dite combinatoire », affirme Phyteis.
Recul 25,8% des ventes en 2023
S’appuyant sur des pratiques vertueuses (protection des sols, rotation, couverts végétaux…), le modèle combinatoire participe à la transition agroécologique que Phyteis appelle de ses vœux, chiffres à l’appui. En France, 48.491 tonnes de matières actives ont été vendues par les adhérents de Phyteis à la distribution en 2023 contre 64.898 tonnes en 2022, soit une baisse de 25,8%. La baisse atteint 38,3% depuis 2008, année de lancement du plan Ecophyto. En outre, près d’un tiers (30%) des volumes de substances actives vendues à la distribution en 2023 sont représentées par des matières utilisables en agriculture biologique (UAB), dont la part a augmenté de près de 8%, depuis 2010. La part de chiffre d’affaires de la filière issue du biocontrôle a augmenté de 70% depuis 2018 pour atteindre, en 2024, quasiment 6%.
Les adhérents de Phyteis ont réalisé en 2024 un chiffre d’affaires total de 2,2 milliards d’euros contre 2,4 milliards d’euros en 2023 (-9,16%). Sur un an, la répartition des ventes de matières actives phytopharmaceutiques est restée stable en valeur, avec 41,8% de produits herbicides, 32,3% de produits fongicides, 15,7% de produits divers et 10,1% de produits insecticides vendus en 2024.