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Mais où passent les élèves de l’enseignement agricole ?

La hausse tangible et continue des effectifs depuis une dizaine d’années ne se traduit pas dans les chiffres de l’installation. Une décorrélation que le futur réseau France Services Agriculture corrigera ?

Le ministère de l’Agriculture a communiqué les chiffres des élèves et étudiants, de la classe de 4ème aux diplômes d’ingénieur agronome, vétérinaire et paysagiste, inscrits dans un établissement agricole à la rentrée 2025. Et ils sont bons. L’effectif total, qui s’établit à 221.000, acte une progression de 1,4% sur un an, portant la croissance à 8% sur 5 ans et 6% sur 10 ans. Toutes les catégories s’affichent à la hausse : +1,6% de la 4ème au BTS agricole hors apprentissage, +1,1% pour l’enseignement supérieur agricole long (ingénieurs agronomes, vétérinaires et paysagistes).

Seule ombre au tableau : les écoles d’ingénieurs privées sous contrat, qui connaissent des difficultés de recrutement (-3,1%), à l’inverse de leurs homologues publiques (+1,1%). « Alors qu’un agriculteur sur deux va partir à la retraite dans les 10 ans qui viennent, cette nouvelle hausse des effectifs est une excellente nouvelle pour l’avenir de notre agriculture », commente dans un communiqué la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.

Si l’attractivité pour les métiers du vivant est indéniable, force est de constater qu’elle ne se traduit pas dans les chiffres de l’installation, qui vivote autour de 13.500 par an depuis 2018 alors que les départs s’accélèrent.

Selon les dernières données de la MSA, relatives à l’année 2023, le nombre de nouveaux installés a baissé de 3,6% toutes catégories confondues, la baisse pointant à 6,8% chez les 40 ans et moins, éligibles aux aides spécifiques. Un début de réponse réside peut-être dans ce chiffre : sur  les 20.000 candidats à l’installation, 6 sur 10 ne terminent pas leur parcours d’installation, selon un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et de l’Inspection générale des finances (IGF), publié en 2024.

En attendant le réseau FSA

Promulguée le 24 mars 2025, la Loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture vise « au moins 400.000 exploitations et 500.000 exploitants » à horizon 2035. Elle intronise également le réseau France Services Agriculture (FSA). Ce dernier s’articulera autour de deux niveaux de service. Le premier, assuré par les chambres d’agricultures départementales via le Point d’accueil départemental unique (PADU), est « un service d’accueil et d’orientation ouvert à toute personne, issue ou non du milieu agricole, souhaitant s’engager en agriculture ou envisageant de transmettre son exploitation agricole ».

Le second est un service de conseil et d’accompagnement exercé par des structures agréées par l’État. Ouvert à toute personne ayant un projet d’installation ou de transmission de son activité agricole, il a pour objet de « délivrer un conseil ou un accompagnement aux futurs installés dans le but d’assurer la viabilité économique et environnementale du projet et de proposer aux futurs cédants un parcours d’aide à la transmission ».

France Services Agriculture sera opérationnel à compter du 1er janvier 2027.