Les nombre d’installations a baissé de 3,6% en 2023, et plus encore chez les jeunes

Après une hausse de 1,6% en 2022, le nombre de jeunes installés éligibles aux aides a baissé de 6,8% en 2023 tandis que les installations tardives, hors transfert entre époux, ont progressé de 7,4%, selon la MSA, qui recense 13.621 installations en 2023.

Après deux années de croissance, de respectivement +11,2% et +1,6% en 2021 et 2022, le nombre de d’installations d’exploitants agricoles a baissé de 3,6% en 2023, annonce la MSA. Il est ainsi repassé sous la barre des 14.000 unités. Avec 13.621 installations, il reste cependant dans la moyenne observée entre 2018 et 2022 (13.577 unités)

Une baisse de 6,8% chez les jeunes installés

La baisse du nombre d’installations en 2023 est due à la décroissance observée chez installés âgés de 40 ans et moins, qui représentent les deux tiers (67,9%) des installations. Après avoir augmenté de 1,7% en 2022, le nombre de jeunes installés éligibles aux aides a baissé de 6,8% en 2023. Cette décroissance n’est pas compensée par les installations des plus de 40 ans, malgré la hausse de 7,4% (3911 unités, soit 28,7% des installations) dans la catégorie hors transfert entre époux. Les installations tardives résultant d’un transfert entre époux sont au nombre de 461 en 2023, en baisse de 18,0% (soit 3,4% des installations).

L’Occitanie devant Nouvelle-Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes

Trois régions concentrent chaque année près de la moitié des installations des chefs d’exploitations, à savoir l’Occitanie (17,6% des installations, +2,7% sur un an), la Nouvelle-Aquitaine (15,2%, -4,7%) et Auvergne-Rhône-Alpes (13,4%, -8,2%). Suivent le Grand-Est (8,8%), les Pays de la Loire (7,9%), la Bretagne (6,9%), la Normandie (6,8%), Bourgogne-Franche-Comté (6,4%) etc.

A l’échelle départementale, trois départements contribuent à la hausse d’un point du nombre d’installés : le Gers (+46,8%), la Haute-Garonne (+21,3%) et la Charente-Maritime (+18,0%). A contrario, trois départements contribuent à la baisse d’un point du nombre d’installés : le Gard (-21,3%), les Deux-Sèvres (-27,1%) et les Pyrénées-Orientales (-30,9%).

Surface moyenne en hausse, à 36,6 ha chez les jeunes installés

En 2023, la superficie moyenne du jeune installé s’élève à 36,6ha (contre 35,8ha en 2022). La moitié des jeunes installés agricoles exploite en moyenne une superficie (par installé) inférieure ou égale à 20ha et un quart exploite plus de 55ha. Dans la catégorie hors transfert entre époux, la superficie moyenne mise en œuvre par les installés tardifs s’établit à 22,5ha contre 23,5ha en 2022. La moitié dispose de moins de 10ha et un quart d’entre eux met en valeur plus de 31ha.

Le taux de féminisation en hausse, à 40,2%, mais contrasté

Le taux de féminisation pour l’ensemble des installés continue de croître et s’établit à 40,2% contre 39,6 % en 2022. Chez les jeunes installés, la part des femmes s’établit à 33,8% contre 32,9% en 2022. Chez les installées tardives, hors transfert entre époux, les femmes deviennent pour la première fois minoritaires avec une part à 49,3% en 2023 contre 50,2% en 2022, et 58% sept ans plus tôt.

En 2023, la superficie moyenne exploitée par les femmes installées est de 26,7ha contre 36,8ha chez les hommes. Les femmes sont majoritaires dans deux secteurs d’activité, à savoir l’élevage de chevaux (62,3%) et l’entraînement, le dressage, les haras et clubs hippiques (61,3%).

Les femmes s’installent à 53,9% sous forme sociétaire contre 53,3% chez les hommes.

Une majorité d’installations sous forme sociétaire

En 2022, 56,3% des jeunes s’établissent en société contre 55,2% en 2022, avec une prédilection pour les Gaec, (24,5% des installations) et les EARL (14,7%). Le transfert entre époux se réalise logiquement sous une forme juridique en nom personnel (79,8% des installations). Pour les installés tardifs hors transfert entre époux, la forme sociétaire devient légèrement majoritaire en 2023 (50,9%).

La pluriactivité en hausse

En 2023, 43,2% de l’ensemble des installés se déclarent pluriactifs, contre 39,2% en 2022. Chez les installés de 40 ans et moins, le taux de pluriactivité continuer d’augmenter, à près de 40%. Il atteint 40,4% chez les hommes contre 37,9% en 2022 et 39,3% chez les femmes contre 35,4% en 2022. Chez les installés de plus de 40 ans hors transfert entre époux, plus de la moitié (51,5%) sont pluriactifs (55,7% chez les hommes et de 48,4% chez les femmes). Lorsqu’il y a un transfert entre époux, le taux de pluriactivité est de 39,9% (37,2% chez les hommes et de 41,1% chez les femmes). Le taux de pluriactivité culmine à 66,9% dans le secteur des grandes cultures.

3 installations sur 4 passent le cap des 6 ans

Toutes catégories d’installés confondues, le taux de maintien en activité après 6 ans d’exercice s’établit à 76,9%, contre 77,0% en 2022. Le taux de maintien est extrêmement élevé pour les jeunes (85,6 %) mais plus faible, sous l’effet des départs en retraite, chez les installés de plus de 40 ans : 63,1% pour les installés hors transfert et 48,4% pour les installés suite à un transfert entre époux.

Le taux de maintien après 6 ans varie sensiblement selon l’orientation économique de l’exploitant, avec en tête les agriculteurs pratiquant la polyculture ou le poly-élevage (84,2%), les éleveurs de bovins lait (83,5%), les éleveurs de bovins viande (82,8%), les marais salants (82,1%), les céréaliers (81,7%), les éleveurs de bovins‐mixte (81,4%),  les éleveurs ovins (80,2%), les éleveurs porcins (77,1%), les éleveurs de volailles (74,3%), les arboriculteurs (73,6%),  les viticulteurs (73,5%) etc.