Prix, surfaces, cessions de parts, artificialisation : l’essentiel du marché foncier 2024

Prix des terres et prés libres : hausse de 3,2% à 6400 €/ha

En hausse pour la troisième année consécutive, le prix moyen des terres et prés libres non bâtis atteint un niveau inédit, à 6400 euros/ha (+3,2%), dans un marché marqué par une baisse en valeur (1,1Md€, -6,8%), en nombre de transactions (36.790, -12,0%) et en surface (119.200ha, -16,4%). Principalement influencé par les taux d’intérêts et les niveaux de revenus agricoles, la hausse des prix en 2024 est soutenue par la baisse des taux d’intérêt, alors que les revenus agricoles ont sensiblement baissé. Dans le détail, le prix moyen progresse de 1,4% en grandes cultures (7820€/ha), de 4,6% en polyculture-élevage (6450€/ha) et de 3,3% en zones d’élevage bovin (4790€/ha).

Prix des terres et prés loués : hausse de 2,0% à 5220 €/ha

En hausse également pour la troisième année consécutive, le prix moyen des terres atteint 5220 €/ha (+2,0%). Dans le détail, le prix moyen progresse de 1,8% en grandes cultures (6570€/ha), de 2,0% en polyculture-élevage (5110€/ha) et de 1,2% en zones d’élevage bovin (3950€/ha). Tous les indicateurs du marché sont en hausse : le nombre de transaction (42.960, +6,9%), la surface (190.400ha, +2,2%) et la valeur (1,1Md, +4,6%). En hausse, les achats particuliers représentent 20,3% des transactions et 16,5% des surfaces. Depuis 5 ans, les écarts de prix entre biens libres et loués est inférieur à 20%.

Prix des vignes : de nombreux prix en baisse

La baisse limitée du prix des vignes AOP en 2024 (-1,1%) masque des situations contrastées, avec Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura et Champagne à la hausse, Bordeaux-Aquitaine, Sud-Ouest, Languedoc-Roussillon et Val de Loire-Centre à la baisse. Le prix des vignes AOP hors Champagne s’établit en 2024 à 93.800€/ha, en baisse de 3,9%. Les vignes de Champagne se négocient à 1,12M€ (+1,7%). Le prix des vignes hors AOP s’établit à 13.800€/ha (-7,0%) et celui des vignes à eaux-de-vie à 51.100€/ha (-9,8%) Cognac et Armagnac étant confrontés à une conjoncture économique dégradée.

Parts sociales : tous les indicateurs en hausse

L’année 2024 constituait pour la FNsafer la deuxième année d’observation du marché sociétaire après l’entrée en application de la loi Sempastous qui impose la télédéclaration des cessions de parts sociales et de toute opération engendrant une modification du contrôle des sociétés possédant ou exploitant du foncier agricole. Tous les indicateurs s’affichent en hausse, qu’il s’agisse du nombre de déclarations (8530, +3%), du nombre de sociétés (7550, +4,6%, du nombre de bénéficiaires (12.580, + 6,3%), de la surface concernée unique (955.500ha, +3,5%) et de la valeur (3,4Md€, +86%).

Les cessions familiales représentent 69% des déclarations, 71% des surfaces et 21% de la valeur, celle entre associés non familiaux respectivement 7%, 8% et 29% et enfin les cessions en faveur d’un tiers 24%, 20% et 50%.

Urbanisation : un niveau plancher depuis 30 ans

Le marché de l’urbanisation, autrement dit de la mutation de terres agricoles vers des logements, des équipements collectifs, des infrastructures etc. a en registré sa troisième baisse consécutive et chuté de 19,4% pour s’établir à 10.400 ha, un point bas inédit depuis 30 ans. Les surfaces urbanisées ont été divisées par 3,2 en 3 ans. La FNSafer attribue la tendance aux politiques publiques de sobriété foncière (Zéro artificialisation nette) mais également au contexte macro-économique défavorable (inflation, coûts de construction). En valeur, ce marché a baissé de 10,9% à 2,39 milliards d’euros et de 24,3% en nombre de transactions (13 ;290). Le prix moyen d’un lot moyen (1900m2) acquis par un particulier s’est établi à 72.500€, en baisse de 9,8%. « La consommation de terres agricoles diminue mais la pression perdure, a commenté en conférence de presse Emmanuel Hyest, président de la Fédération Nationale des Safer. La gestion d’une souveraineté alimentaire du foncier n’est pas forcément évidente au jour d’aujourd’hui ».