- Accueil
- Réseau Dephy : 12 fiches systèmes pour aborder la sobriété phytosanitaire… et un peu plus
Réseau Dephy : 12 fiches systèmes pour aborder la sobriété phytosanitaire… et un peu plus
Plus de 10 ans de suivi et d’accompagnement de milliers de fermes volontaires en grandes cultures et en polyculture-élevage ont donné corps à une approche « système » et matière à capitaliser acquis et écueils pour réduire les IFT, tout en intégrant d’autres enjeux écologiques, sans oublier l’économie. Où l’agriculture biologique coche de nombreuses cases.
Systèmes de culture initialement spécialisés en colza et céréales à paille, en maïs, avec du tournesol en rotation, avec cultures industrielles ou autres systèmes céréaliers. Systèmes de culture en polyculture-élevage initialement sans maïs ni prairies temporaires en rotation, ou sans prairies temporaires avec une part faible à moyenne de maïs en rotation, sans prairies temporaires avec une forte part de maïs en rotation, ou encore avec plus, ou moins, de 50% de prairies temporaires en rotation. Et enfin systèmes de culture en agriculture biologique, l’AB étant par ailleurs approchée dans chacun des systèmes précédents. Tel le champ exploratoire couvert par une grosse décennie de suivi de fermes Dephy et restitué sous forme de fiches, au nombre de 11, auxquelles s’ajoute une 12ème, ou plus exactement une 1ère, consacrée aux dispositifs d’accompagnement des exploitations.
« Les résultats des fermes du réseau Dephy permettent d’affirmer que les objectifs fixés par la planification écologique sont réalistes et atteignables, au moyen d’un accompagnement à la fois individuel et collectif, construit à partir des objectifs personnels de chaque agriculteur ou agricultrice », soulignent les auteurs de la synthèse.
Les IFT, mais pas seulement
La synthèse agrège les résultats observés sur 1425 fermes entre les « pratiques moyennes » mises en œuvre sur les trois campagnes qui précèdent l’arrivée dans le réseau Dephy (point zéro) et la « moyenne » 2018/2019/2020. Si l’Indice de fréquence de traitement (IFT) constitue l’indicateur phare du projet, en vertu des premiers Plans Ecophyto, le réseau a également passé au crible quelques objectifs assignés à l’agriculture dans le cadre de la Planification écologique, à savoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la diminution la consommation énergétique des tracteurs, la réduction d’utilisation de l’azote minéral, l’augmentation de la surface des couverts d’interculture, l’augmentation de la surface en légumineuses et l’augmentation de la surface en AB.
« Sous certaines conditions, cette transformation peut également permettre de maintenir les performances économiques », relève la cellule d’animation. Ces résultats viennent également conforter les conclusions des travaux publiés en 2023 qui ne montraient pas d’antagonismes majeurs entre réduction des IFT et maintien, voire amélioration des autres performances suivies »
Les trois enseignements majeurs
Pour les systèmes incluant au départ des cultures dont l’itinéraire technique est fortement consommateur d’intrants et fortement émetteur de GES, tels que la betterave sucrière, le colza ou les légumes d’industrie, la clé passe par une « forte diversification », en impactant le produit brut mais pas forcément de façon majeure les résultats économiques.
Pour les systèmes de polyculture-élevage, un accroissement de la part de prairie (sur plus de 10% de l’assolement) permet d’atteindre les objectifs de baisse d’utilisation des produits phytosanitaires et d’émissions de GES. Sur la période de l’étude, cette stratégie permet de stabiliser les résultats économiques du système de culture ou a minima de conserver les mêmes performances économiques que les autres systèmes.
Tous systèmes confondus, la conversion vers l’AB reste un moyen sûr d’atteindre les 5 défis environnementaux de la planification écologique, à savoir l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, la préservation et restauration de la biodiversité, la préservation des ressources et la réduction des pollutions impactant la santé. Si l’AB impacte le niveau de productivité, elle assure une forte efficience dans l’utilisation des intrants et conserve de bonnes performances environnementales ramenées au quintal produit. Pour certaines typologies d’exploitations, l’AB assure un maintien ou une augmentation des performances économiques mais ce n’est pas le cas pour toutes.