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Vaccination contre l’IAHP : vers la réduction du soutien financier de l’Etat
Selon les organisations professionnelles de la volaille et du canard, le ministère de l’Agriculture financerait 40% des 90 millions d’euros induits par la vaccination des canards pour la campagne 2025-2026 contre 70% pour la campagne en cours, soulevant « inquiétudes » et « mécontentement ».
« A la suite d’un arbitrage de Matignon, l'État a décidé unilatéralement de baisser drastiquement sa participation financière de 70% à 40%, transférant ainsi la responsabilité de l'achat, de l'acheminement et du stockage des vaccins aux filières concernées ». C’est ce qu’affirment dans un communiqué daté du 14 mars les cinq organisations professionnelles concernées (Anvol, Cicar, Cifog, CNPO, InterProchasse). « Cette très forte baisse du cofinancement va entraîner un rejet de certains éleveurs, mettant en péril la cohésion et le succès du dispositif de vaccination et par conséquent augmentant le risque zoonotique pour la santé publique. L’acceptabilité collective de ce dispositif a permis de garantir son efficacité. Il faut absolument préserver la motivation de tous les acteurs des filières concernées », poursuivent les organisations.
85% 70% puis 40% ?
Lors de la première campagne de vaccination, en 2023-2024, l’Etat avait consenti un effort financier à hauteur de 85% des 96 millions d’euros engendrés par la vaccination, obligatoire, des élevages détenant plus de 250 individus (Barbarie, mulard et Pékin) dont les produits (viande et foie gras) sont destinés à la commercialisation.
Pour la campagne en cours, l’Etat avait abaissé sa contribution à 70%, limitée au départ à l’année 2024, avant de l’étendre à l’ensemble de la campagne, qui s’étale du 1er octobre jusqu’à la fin de l’hiver. Pour la campagne 2025-2026, le taux d’aide tomberait à 40%.
Les deux arguments des professionnels
Pour les professionnels, la décision du gouvernement est incompréhensible, dans la mesure où la vaccination, qui a apporté la preuve de son efficacité lors des deux premières campagnes, s’avère beaucoup moins douloureuse pour les finances publiques, ponctionnées d’un à deux milliards d’euros en indemnisations au cours des campagnes précédentes, dont la funeste 2021-2022 (1500 foyers, 20 millions d’animaux abattus, plus d’un milliard d’euros d’indemnisation).
Les organisations professionnelles jouent par ailleurs sur la corde du risque pandémique et du franchissement d’espèce du virus, comme observé aux Etats-Unis dans des élevages laitiers avec des cas de contamination humaine, sans transmission inter-humaine avérée cependant. Les autorités sanitaires françaises ont récemment indiqué avoir mis sur pied une stratégie de préparation à un risque pandémique, reposant sur la constitution de stocks de vaccins pour les personnes qui auraient été en contact avec une personne ou un animal malade si un virus devenait transmissible à l’Homme, la pré-réservation de vaccins en anticipation de l’émergence d’une pandémie grippale, la constitution de stocks d’antiviraux, efficaces pour les personnes malades symptomatiques et enfin la préparation du système de santé à travers une planification opérationnelle sanitaire (ORSAN) pour répondre à l’impact sur l’offre de soins. « Nous avons les moyens de la réponse », a assuré la Direction générale de la Santé.