- Accueil
- Annie Genevard : « L’agriculture biologique est un pilier essentiel de notre politique agricole »
Annie Genevard : « L’agriculture biologique est un pilier essentiel de notre politique agricole »
Aides à la conversion, aides d’urgence, crédit d’impôt, écorégime, soutien à la communication et à la structuration… la ministre de l’Agriculture réitère son soutien à l'AB, qu’elle chiffre à 700 millions d’euros pour la seule année 2025. De quoi relativiser la coupe de 14,3 millions d’euros imposée à l'Agence bio, qui avait failli passer sur le billot il y a quelques mois.
La ministre de l’Agriculture a choisi le 22 mai pour réaffirmer, dans un communiqué, le soutien dont bénéficie l’agriculture biologique dans les différentes politiques publiques. Le 22 mai est la journée mondiale de la biodiversité, que l’agriculture biologique flatte particulièrement, comme une étude de l’INRAE l'a rappelé tout récemment. Ce 22 mai 2025 est aussi la date que les acteurs de la bio ont choisie pour célébrer la création, il y a 40 ans, par le ministère de l’Agriculture, du label AB. Et c'est, enfin, la date de lancement du Printemps bio.
Un gravillon dans la mare
Sauf qu’il y a deux jours, le 20 mai, la ministre de l’Agriculture a jeté un pavé dans la mare (elle aussi garante de biodiversité), en annonçant une coupe de 5 millions d’euros le budget communication de l’Agence bio et de 9,3 millions d’euros dans celui du Fonds avenir bio. Un gravillon plutôt qu’un pavé, à l’aune des chiffres ministériels pour la seule année 2025 : « près de 700 millions d’euros le biais des aides dédiées du Plan stratégique national et des dispositifs fiscaux ciblés sur l’agriculture biologique ».
Il n’empêche. Quoique relative, et justifiée par les restrictions budgétaires affectant tous les ministères, la réduction des budgets alloués à la communication et à la structuration, identifiés comme deux des maillons faibles de l’AB, a soulevé un tollé chez les acteurs de la bio, déjà échaudés par la tentative récente des sénateurs visant à l’Agence bio, repêchée in extremis par le gouvernement. De l’Agence bio à l’Agence sur le « billot »...
Le tout alimente le procès en « jachérisation » de la bio tricolore, en dépit de la double réaffirmation par les pouvoirs publics de son soutien à la filière, via le Plan stratégique national et ses 18% de SAU bio en 2027 et la Loi d’orientation agricole et ses 21% de SAU bio en 2030. Sauf que pour la troisième année consécutive, la SAU bio pourrait bien stagner dans la mare des 10%.
Le ministère affirme par ailleurs que l’État poursuit l’objectif de 20% de produits issus de l’agriculture biologique en restauration collective - contre 7% actuellement - conformément à Egalim. « Il n’y aurait pas de crise du bio si jamais Egalim était respectée » avait affirmé Marc Fesneau, le prédécesseur d'Annie Genevard, lors de congrès de la FNSEA en mars 2024.
Ce 22 mai 2025, c’est aussi le jour de la première diffusion, et pour la première fois en 40 ans, d’un spot télévisé sur la bio. A vos magnétoscopes.