Egalim : « on va multiplier les contrôles, les sanctions tomberont »

C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Économie à l’issue du Comité de suivi des négociations commerciales, évoquant « un certain nombre d’infractions ». Le ministre de l’Agriculture a quant à lui appelé à une forme de « patriotisme agricole ».

« J’ai pris la décision depuis plusieurs jours de multiplier les contrôles de la DGCCRF sur la juste application de la loi Egalim. Ces contrôles que j’ai lancés il y a plus jours ont fait apparaitre un certain nombre d’infractions de la part des industriels, en aval de la formation du prix, comme de la part de certains distributeurs en amont de la formation du prix ». C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Économie à l’issue du Comité de suivi des négociations commerciales ce 26 janvier. Ces dernières se sont achevées le 15 janvier pour ce qui concerne les entreprises réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires et jusqu’au 31 janvier pour les grands groupes.

Le non-respect de la loi Egalim, censée sanctuariser le prix de la matière première agricole sur la base des coûts de production est l’une des nombreuses revendications de la profession, dont la mobilisation n’a cessé de monter en puissance depuis une semaine après le premier blocage autoroutier sur l’A64, à hauteur de Carbonne (Haute-Garonne).

"Je serai intraitable sur le respect strict, plein et entier de toutes les dispositions d’Egalim"

« Dès la semaine prochaine, j’enverrai à tous les industriels et à tous les distributeurs qui sont en infraction des injonctions de se conformer à la loi, a poursuivi Bruno Le Maire. Tous les distributeurs et tous les industriels qui auront reçu une injonction auront quelques jours pour se conformer à la loi Egalim, faute de quoi ils seront sanctionnés à hauteur de 2% de leur chiffre d’affaires. Je serai intraitable sur le respect strict, plein et entier de toutes les dispositions d’Egalim ».

Le ministre de l’Économie a évoqué « trop d’infractions » sur l’origine des produits, « avec des produits qui sont affichés comme ayant été produits en France mais qui n’ont pas été produits en France. C’est là aussi intolérable et inacceptable, les sanctions tomberont ».

"J’en appelle à une forme de patriotisme agricole, ce n’est pas un gros mot"

 « La crise qui est face à nous est une crise de rémunération et donc une crise de revenu des agriculteurs » a déclaré de son côté le ministre de l’Agriculture, évoquant des « contournements », des « doubles discours », à propos des centrales d’achat à l’extérieur de nos frontières et qui essaient de « déroger » à la loi et des origines de la matière première agricole. « J’en appelle à une forme de patriotisme agricole, a conclu Marc Fesneau. Ce n’est pas un gros mot. La responsabilité de chacun, si on veut de la souveraineté, c’est d’avoir une rémunération, ça un coût, parfois parce que nous avons des exigences qui sont élevées au niveau européen, et comme ça a un coût, ça a un prix ».