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HVE : un nouveau pavé dans la mare
[Edito] La certification Haute valeur environnementale (HVE), dont le gouvernement a fait un des piliers de l’accès aux aides de la prochaine Pac, se voit une nouvelle fois critiquée par une étude jaugeant son potentiel environnemental et socio-économique.
Une étude publiée cette semaine vient jeter une nouvelle pierre dans le jardin de la certification Haute valeur environnementale (HVE). L’étude, réalisée par Greenpeace, WWF et Basic (Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne), évalue la durabilité de onze démarches alimentaires (labels, certifications, etc.) à l’aide d’une grille d’analyse comprenant à la fois des problématiques environnementales (impacts sur le climat, la biodiversité…) et des problématiques socio-économiques (conditions de travail, impact sur la santé humaine…).
Résultat : les démarches partageant le socle de la certification environnementale (Agri Confiance, Zéro Résidus de Pesticides, HVE), ont les effets positifs les plus faibles des démarches étudiées. A l’inverse, les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique (AB, Bio Équitable en France, Demeter, Nature & Progrès) obtiennent les bénéfices socio-économiques et environnementaux les plus forts du fait de leurs impacts positifs notamment sur la santé humaine, la qualité des sols, les ressources en eau, la biodiversité, ou le bien-être animal.
Politiques publiques
L’étude vient ainsi renforcer la litanie des critiques adressées à la certification HVE, considérée comme du « greenwashing » par plusieurs organisations telles que la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), la Confédération paysanne, et jusqu’à l’Office français de la biodiversité, établissement public qui estime que « cette certification ne devrait pouvoir être prise en compte dans le cadre de politiques publiques environnementales, ou en tant qu’argument de commercialisation sans tromperie du consommateur, qu’à la condition d’une révision profonde des critères d’éligibilité ».
Or, le gouvernement fait justement de la HVE un critère d’éligibilité à la fois pour l’écorégime de la future Pac (au même niveau que l’Agriculture biologique) et pour les 50% de « produits de qualité et durables » prévus par la loi Egalim pour 2022 dans la restauration collective. Sous le feu des critiques, le ministère de l’Agriculture a annoncé avoir engagé une révision de la certification HVE, mais qui ne sera pas effective avant 2023. Près de 15 000 exploitations sont actuellement certifiées HVE, dont 81% en viticulture.