L’affichage environnemental des produits alimentaires se précise

Le Conseil scientifique supervisant l’expérimentation recommande de renforcer la robustesse de l’Analyse du cycle de vie. L’échelle colorée à cinq lettres peut par ailleurs être complétée par une valeur numérique exprimant le score environnemental agrégé sur une échelle de 0 à 100 et ainsi que par des sous-scores relatifs au climat et la biodiversité.

En vertu de la loi AGEC (février 2020), puis dans l'article 2 de la loi Climat et résilience (août 2021), l’affichage environnemental va s’imposer sur l’emballage des produits alimentaires à compter de 2022. Contestée notamment par Interbev et par l’Itab pour ses biais, l’Analyse du cycle de vie (ACV), mise en œuvre par la base de données Agribalyse, va demeurer le socle de l’affichage environnemental. C’est en tout cas la recommandation du Conseil scientifique supervisant l’expérimentation lancée en 2020 par l’Ademe (Agence de la transition écologique).

Oui à l’ACV et à l’échelle à cinq niveaux et couleurs

Après 18 mois d’expérimentation, le Conseil scientifique vient de rendre ses conclusions. « La base de données Agribalyse, en fournissant des valeurs d’impact environnemental de référence, peut contribuer au déploiement de l’affichage environnemental, estime le Conseil scientifique. Il faut cependant que cette base de données soit reconnue par les acteurs pour bien rendre compte des conditions de production, de transformation et de distribution des produits. Le travail de validation doit être poursuivi par les organisations professionnelles et les instituts techniques ».

Au passage, le Conseil scientifique (CS) a réaffirmé la pertinence de l’échelle à cinq niveaux (A,B,C,D,E) et cinq couleurs (du vert au rouge en passant l’orange) en vigueur pour le Nutri-Score, qui s’attache lui au profil nutritionnel des aliments. Cependant, le CS reconnait la nécessité de compléter l’échelle. « Une échelle en cinq niveaux, établie sur la base d’un score environnemental synthétique, est efficace pour guider les consommateurs dans les comparaisons de produits entre catégories d’aliments, juge-t-il. Cependant celle-ci ne suffit pas toujours pour guider le consommateur dans des comparaisons de produits au sein des catégories d’aliments et donc valoriser des modes de production-transformation-distribution plus vertueux sur le plan environnemental ».

Un score de 0 à 100 et des sous-scores

Pour pallier ces lacunes, le Conseil scientifique propose de compléter l’échelle en cinq niveaux par une valeur numérique, qui exprime le score environnemental agrégé sur une échelle de 0 à 100. « Cette granularité plus fine permet de faciliter les comparaisons entre produits de la même catégorie, en rendant mieux visibles les effets des leviers d’action du côté de l’offre », affirme le CS, qui recommande que « les données utilisées pour l’affichage, par les entreprises et les acteurs des plateformes indépendantes, doivent faire l’objet de règles acceptées collectivement afin de garantir la qualité et la cohérence des informations fournies aux consommateurs ».

L’échelle en cinq niveaux peut aussi être complétée par une décomposition du score agrégé en sous-scores exprimant les principaux enjeux environnementaux tels le climat et la biodiversité. Une voie empruntée par le Planet-Score, sous l’égide de l’Itab, dans le cadre du dispositif expérimental.

La possibilité d’apposer l’ensemble de ces informations (position du produit sur l’échelle à cinq niveaux, valeur numérique, sous-scores) en un même point sur l’emballage des produits, ou la nécessité de les répartir entre face avant et face arrière des emballages, et sur des sites online dédiés, reste à préciser, relève le Conseil scientifique. « Le packaging étant le vecteur de plusieurs types d’information, la présence conjointe de plusieurs logos de type environnemental ou nutritionnel nécessite également une réflexion sur la place, forcément contrainte, à accorder respectivement à chacun ».

Il revient désormais à l’Ademe de faire ses recommandations.