L’agriculture incluse dans les métiers en tension

Après le projet d’inscrire dans la loi « la souveraineté alimentaire » et « l’intérêt général majeur » de l’agriculture, le gouvernement vient d’intégrer quatre familles professionnelles agricoles dans le champ des métiers dits en tension, facilitant l’emploi de salariés non issus de l’UE.

Les agriculteurs salariés, les éleveurs salariés, les maraîchers et horticulteurs salariés et enfin les viticulteurs et arboriculteurs salariés : telles sont les quatre familles du secteur agricole incluses dans le champ des métiers dits en tension, selon un décret du 1er mars paru au Journal officiel le 2 mars. « L’arrêté mettant à jour la liste des métiers en tension vient d’être publié. Les entreprises du secteur agricole pourront ainsi recruter, en tant que de besoins, de la main d’œuvre hors Union européenne par la dispense de l’opposabilité de la situation de l’emploi », s’est félicité le ministre de l’Agriculture, , honorant ainsi l’un des 62 engagements gouvernements destiné à réponde à la crise agricole.

La reconnaissance du secteur de la production agricole comme étant un secteur de « métiers en tension », notamment pour l’octroi de visas de travailleurs saisonniers, est une mesure destinée à renforcer la compétitivité de l’agriculture française, au même titre que la pérennisation du dispositif TO-DE pour ces mêmes travailleurs saisonniers et l’augmentation du plafond du dispositif de 1,2 à 1,25 Smic.

Évolution des tensions dans certains métiers ou famille de métiers du tertiaire depuis 2011 (Source : vie-publique.fr)
Évolution des tensions dans certains métiers ou famille de métiers du tertiaire depuis 2011 (Source : vie-publique.fr)

La « souveraineté » et « l’intérêt général majeur » dans la loi

Le 26 janvier dernier, à l’occasion de son premier déplacement « agricole » en Haute-Garonne, avant de se rendre sur l’emblématique barrage de Carbonne sur l’A64, le Premier ministre déclarait vouloir mettre « l’agriculture au-dessus de tout ». « On va se battre ici en France, on va se battre aussi au niveau européen pour faire bouger les lignes, on va se battre à l’international pour refuser des traités de libre-échange qui sont en réalité la loi de la jungle » avait harangué Gabriel Attal. « Sans paysan, il n’y a pas de pays, sans les agriculteurs, on n’est plus la France » avait-il dit.

Un mois plus tard, le 21 février, le Premier ministre avait indiqué en conférence de presse que le « Projet de loi pour une agriculture souveraine », qui doit être présenté au Conseil des ministres le 20 mars, reconnaîtra « noir sur blanc dans la loi notre objectif de souveraineté agricole et alimentaire et place l’agriculture au rang des intérêts fondamentaux de la Nation au même titre que notre sécurité ou notre défense nationale ».

Le 24 février, jour de l’ouverture mouvementée et retardée de la 60ème édition du Salon de l’agriculture, Le Président de la République s'est quant à lui engagé à « reconnaître notre agriculture et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation française. Ce sera inscrit dans la loi, ce qui permettra de protéger notre agriculture de manière ferme et solide ».