La bio à la conquête de la restauration collective et commerciale

« Quand on mange au restaurant, on oublie les engagements que l’on peut avoir à la maison, c’est bizarre ». C’est ce qu’avait relevé Laure Verdeau, lors de la présentation des chiffres 2022 de l’agriculture biologique en juin dernier. La directrice de l’Agence bio mettait dans la balance les 6% (en valeur) que les Français consacrent à leurs paniers de courses quand, passant le seuil d’un restaurant, le taux tombait à 1%. La restauration collective (scolaire, santé, travail...) fait mieux, avec un taux d’approvisionnement de 7%. Sauf que la loi Egalim, depuis le 1^er janvier 2022, fixe la barre à 20%. Sachant que la restauration hors domicile (170.000 restaurants, 80.000 cantines) représente environ un quart du marché de l’alimentation, la bio dispose très clairement d’un réservoir de débouchés.

« Cuisinons Plus Bio »

Kebabs, étoilés, bistrots, glaciers, routiers, pizzerias... : tous les segments sont visés par la campagne de communication « Cuisinons Plus Bio », qui va se déployer jusqu’en 2025. Cofinancée par l’Union européenne, la campagne va mettre en lumière les chefs déjà engagés dans la transition alimentaire et donner envie à celles et ceux qui ne mettent pas encore de bio dans leurs menus de suivre le mouvement, en les accompagnant tout au long de leur démarche. Elle cible les acteurs de la restauration hors domicile (professionnels, professeurs et formateurs en écoles de cuisine publiques et privées...), les prescripteurs du marché (grossistes, marchés de gros, syndicats, labels de restauration responsable) et enfin les consommateurs (clients et convives). Une plateforme digitale (cuisinonsplusbio.fr), mise en ligne à la fin de l’année, compilera outils, bonnes pratiques, astuces et infos.

Cette campagne de communication ciblée coïncide avec la deuxième salve de la campagne collective « Pour nous, pour la planète #BioRéflexe », invitant les Français à accroître leur consommation de bio au quotidien que ce soit à la maison, à la cantine ou au restaurant. « Si on veut 18% de bio dans les champs, il faut 18% de bio dans l’assiette et pas seulement à la maison mais aussi à la cantine et au restaurant », déclarait la directrice de l’Agence bio le 21 septembre dernier à Tech & Bio à Valence (Drôme).

Le même jour et au même endroit, le ministre de l’Agriculture annonçait le déploiement d’un budget de communication de 5 millions d’euros par an de 2024 à 2026, dans le cadre de la planification écologique en agriculture, s’ajoutant aux 3 millions d’euros annoncés en mai, dans le cadre du plan de soutien de près de 200 millions d’euros à l’AB.