La rentrée scolaire 2025 à l’heure des experts associés et du futur Bachelor Agro, fruits de la LOA

Les experts associés viendront enrichir l’enseignement de leur expérience de terrain. La rentrée 2025 lance par ailleurs les travaux de création du Bachelor agro, un nouveau diplôme de niveau Bac+3 professionnalisant. Pour la FNAB, « la copie est à revoir ».

C’est une rentrée presque comme les autres qui attend ce lundi les quelques 218.000 élèves étudiants et apprentis attendus dans les quelques 1300 établissements spécialisés, embarquant pour l’une des 150 formations débouchant sur plus de 200 métiers de « L’aventure du vivant », la signature adoptée en 2019 par le ministère de l’Agriculture, en charge de l’enseignement agricole.

Alors que l’agriculture peine à recruter et à renouveler ses actifs, non salariés comme salariés, l’enseignement fait le fiait le plein de candidats avec des effectifs en hausse de 7% sur les 5 ans passés, « un signal fort de la confiance renouvelée des familles, des jeunes et des professionnels », indique le ministère de l’Agriculture dans son dossier de rentrée. Promulguée en mars dernier, la loi d'orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture vise bien plus haut : +30% d’apprenants d’ici à 2030 (par rapport à 2022) dans l’enseignement technique, +30% d’ingénieurs agronomes (par rapport à 2017), +70% de vétérinaires (par rapport à 2017).

Les experts associés en renfort

Une rentrée comme les autres à ceci près qu’elle inaugure deux dispositions figurant précisément dans la LOA, avec tout d’abord la création des « experts associés de l’enseignement agricole », labellisés par le ministère de l’Agriculture. Issus du monde professionnel, du développement, de la recherche ou de l’enseignement supérieur agricole des professionnels, ils ont vocation à enrichir l’enseignement avec une expérience de terrain dans les établissements en faisant expressément la demande, « sans se substituer au rôle des enseignants ». Détenteurs d’une « haute expertise dans les champs relatifs aux transitions », les interventions des experts associés couvriront un champ de quatre thématiques en lien avec les transitions agroécologiques, climatiques, énergétiques, numériques et alimentaires, à savoir : la reconception agroécologique des systèmes de production, l’adaptation des cultures et des élevages aux changements climatiques, la gestion de la ressource en eau en agriculture et enfin les innovations technologiques et numériques au service des transitions. Elles prendront la forme de pratiques accompagnées, de conférences de démonstrations, d’interventions en cours ou encore d’encadrement de stage.

Montée en charge du mentorat de classes

La rentrée 2025 est marquée également par la montée en puissance du mentorat de classes, étendu de 4 à 23 cohortes de BTSA en tension. Lancé en 2024 avec la Coopération Agricole, le mentorat de classes agricoles relie étudiants en BTSA et entreprises via des visites de sites, des projets concrets et un accompagnement du projet de carrière des mentorés.

Création du Bachelor agro

La rentrée 2025 lance par ailleurs les travaux de création du Bachelor agro, un nouveau diplôme de niveau Bac+3, professionnalisant et construit « en lien étroit avec les besoins des filières du vivant ». Figurant à figurant à l’article 15 de la LOA, « Le diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l’agronomie, par son adossement à la recherche et ses interactions avec les acteurs professionnels, apporte notamment les compétences en matière de management, d’entrepreneuriat agricole, de conduite des productions et des transitions de l’agriculture ou de la forêt dans un contexte de changement climatique, de génie de la robotique et du numérique agricoles, de génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de l’énergétique agricoles ou de génie de l’eau en agriculture ». Les premières formations ouvriront à la rentrée 2026 pour des étudiants titulaires d’un Bac +2, puis seront accessibles en post-bac via Parcoursup à partir de 2027. Le Bachelor agro pourra être dispensé par la voie de la formation initiale scolaire, la voie de la formation par apprentissage et la voie de la formation professionnelle continue. Il sera accessible à la Validation des acquis de l’expérience (VAE).

6 puis 9 mentions

Six premières mentions seront proposées à la rentrée 2026 (Alimentation et agroalimentaire durables, Elevage et transitions, Entreprendre, accompagner et manager en agriculture, Génie agronomique et transitions, Sciences et techniques de l’agronomie pour la formation, Systèmes robotiques et numériques pour l’agriculture. Cette vague de mention sera complétée en 2027 des trois mentions suivantes (intitulés provisoires) : Forêt et transitions, Génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de l‘énergétique agricoles, Génie de l'eau en agriculture.

La FNAB sur sa faim

Après le vote de la LOA, la FNAb avait demandé à ce que le futur Bachelor agro « réponse aux enjeux de l’agriculture de demain », selon les termes de Thomas Montagne, référent enseignement agricole de la FNAB. « La copie est à revoir » juge le polyculteur-éleveur du Lot-et-Garonne, qui regrette que la bio soit reléguée au rang d’option derrière sous le paravent de « transitions » et qu’elle n’infuse pas dans les différentes mentions. « On attendait que les futurs diplômés soient sensibilisés à la bio sans forcément se destiner à devenir des techniciens de notre réseau », regrette Thomas Montagne qui rappelle que la FNAB, via ses salariés, est disposée à proposer des modules de formation clés en main. Dans toutes les mentions.