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Jeudi 06/11/2025
De Sangosse invite l’écosystème agricole à (re)penser collectivement la transition agroécologique
Le leader des biosolutions, qui escompte doubler son chiffre d’affaires en 5 ans, ne voit pas d’autre voie qu’une approche holistique, partenariale et combinatoire pour relever le défi de la transition, en donnant aux agriculteurs des gages de réassurance basés sur une évaluation idoine des néo-itinéraires culturaux.
« Le projet de De Sangosse, c’est d’accélérer la transformation des modèles agricoles mais notre entreprise ne pourra pas le mener à bien seul. On veut casser le système historique de raisonnement en silo et construire plus de partenariat, plus de combinatoire, avec de l’agronomie, de la génétique, des biosolutions. J’appelle de mes vœux à un rassemblement d’alliances. Cet appel s’adresse à tous les acteurs de la filière, à nos clients distributeurs et à leurs équipes qui sont tous les jours au contact des agriculteurs, aux instituts techniques, à nos confrères de la semence et à nos concurrents. Car l’intérêt de l’agriculture, en France et dans les autres pays, c’est le déploiement des biosolutions ». C’est ce qu’a déclaré Nicolas Fillon, PDG du groupe De Sangosse à l’occasion d’une conférence de presse le 28 octobre dernier, au cours de laquelle l’entreprise a présenté sa vision, des objectifs et ses projets à horizon 2030.
La vision du groupe De Sangosse, c’est de « nourrir et de protéger les plantes avec des méthodes permettant de réduire les impacts de la chimie conventionnelle ». Elle est mue par la « nécessité et l’ambition de réinventer les modèles agricoles », soumis à la pression réglementaire, elle-même alimentée par la pression de l’opinion publique. « Il y a beaucoup de débats sur les produits phytosanitaires mais à la fin, qu’est-ce qui se passe ? Des molécules disparaissent et mettent les agriculteurs dans l’impasse, a expliqué le dirigeant. Les attentes de la société civile sont extrêmement fortes, c’est un débat permanent avec parfois des conflits mais à la fin, qu’est-ce qui se passe ? La société civile imprime sa marque. On ne va pas être en conflit en permanence, il faut changer collectivement » a-t-il martelé.
Nicolas Fillon a précisé que la France était loin d’être un cas isolé, évoquant des problématiques en tous points similaires au Mexique, aux Etats-Unis ou encore en Turquie, pour ne citer que trois pays où les activités de l’entreprise l’ont récemment conduit, même si la France dénote parfois par « la rapidité de retrait des molécules ».
Cette approche holistique, l’entreprise estime l’appliquer à elle-même depuis une quinzaine d’années, en cassant les cloisons entre les problématiques relatives à la vie du sol, à la nutrition et à la protection des plantes. L’entreprise s’est appuyée sur ses compétences et ses ressources propres et a comblé ses manques à coups d’acquisitions externes. Au cours des 5 ans passés, l’entreprise a ainsi doublé son chiffre d’affaires (pour atteindre 490 millions d’euros) et escompte bien de nouveau doubler dans les 5 ans à venir et couvrir 100 millions d’ha avec au moins une de ses biosolutions, en maintenant à 10% le ratio réinvesti dans la R&D.
A l’occasion de sa conférence, elle a annoncé l’investissement dans un nouveau hub technologique, basé dans l’agglomération toulousaine, et ayant justement vocation à créer des pont entre les différentes entités R&D du groupe, que l’entreprise s’est bien gardée de fusionner pour capitaliser sur les spécificités de chacune.
Mais tout n’est pas que R&D. Encore faut-il assurer le transfert de l’innovation dans les cours de ferme. « Tout le monde appelle à un investissement massif dans la R&D mais il y a aujourd’hui des solutions qui n’ont absolument pas atteint leur plafond, estime Nicolas Fillon. On pourrait largement doubler les surfaces avec le même portefeuille ».
Selon De Sangosse, outre la nécessité de mettre l’accent sur l’accompagnement et la formation, face une « certaine résistance au changement », qui n’est pas spécifique aux agriculteurs (le dirigeant est lui-même l’époux et le frère d’exploitants), les freins à l’adoption des biosolutions résident dans le défaut d’itinéraires culturaux dédiés, à même de sécuriser la marge brute.
De Sangosse précise au passage écarter en amont les solutions techniquement prometteuses mais pas compétitives. « On sort de 40 ans de pharmacopée avec 450 molécules conventionnelles, en comparant un produit par rapport à une référence. Il faut en finir avec le raisonnement : le produit A va remplacer le produit B, y compris dans les essais d’évaluation. Il faut intégrer les variétés, les dates de semis, les couverts végétaux ou encore la date et l’intelligence artificielle, ce qui génère des matrices extrêmement complexes, d’où la nécessité d’alliances avec l’écosystème ». Là encore, la société estime avoir commencé à défricher, avec la constitution d’un réseau de « fermes biosolutions », au nombre de sept. Il n’y a plus qu’à essaimer.