En Occitanie, 2,5% des terres agricoles sont en friche
C’est ce que révèle l’outil d’inventaire et de suivi WaSaBi, mobilisant l’imagerie satellitaire et l’intelligence artificielle, fruit d’une collaboration entre la DDT du Tarn-et-Garonne, la Safer Occitanie et le CNES. Izifriche, sa déclinaison sous forme d’application, a vocation à être déployée sur l’ensemble du territoire, à l'initiative de la FNSafer.
91.140 hectares répartis sur 193.312 parcelles dispersées dans les 13 départements, équivalant à 2,5% de la SAU et 1,2% du territoire régional : tel est l’inventaire des friches agricoles en Région Occitanie, révélé par WaSaBi, un outil mis au point par le Centre national d’étude spatiales (CNES), en partenariat avec la DDT du Tarn-et-Garonne et la Safer Occitanie.
Au palmarès des départements les plus « enfrichés » figurent l’Hérault (14.119ha, soit 8,0% de la SAU), le Lot (10.987ha, soit 5,0% de la SAU) et le Gard (10.829ha, soit 6,6% de la SAU). Mais ce sont les Pyrénées-Orientales qui récoltent l’épine, avec 15,5% de SAU en friche, soit 10.559ha. La région Occitanie représente 12% de la SAU métropolitaine.
Les premiers travaux méthodologiques sur le logiciel WaSaBI remontent à 2020. Mené entre octobre 2022 et mars 2024, le projet SCO Friches Agricoles aboutira à la fiabilisation de l’outil, qui mobilise l’imagerie satellitaire et l’intelligence artificielle. Jusqu’à présent, les stratégies de détection et d’inventaire des friches agricoles, plus complexes qu’on pourrait l'imaginer, avaient abouti à des résultats disparates. Une lacune que comble l’outil WasaBi, qui repose sur un pré-repérage automatisé des friches, doublé de l’application mobile Izifriche permettant de vérifier les données sur le terrain.
Les outils et process développés permettront de produire des mises à jour annuelles de l’inventaire, facilitant la mise en place de suivis et limitant les coûts induits, le tout au service de la requalification des espaces, de la prévention des incendies ou encore de la lutte contre le développement d’organismes nuisibles telles que la cicadelle vectrice de la flavescence dorée ou la bactérie Xylella fastidiosa.
La performance de l’outil est telle que la FNSafer envisage de le déployer au niveau national. Une initiative plus que louable, à la croisée de la souveraineté alimentaire, du renouvellement des générations, de la problématique foncière, de l’artificialisation des sols agricoles et du changement climatique, sans oublier le nerf de la guerre : la profitabilité.