La bio en 2040 : la FNAB attend des politiques publiques de soutien « ambitieuses et stables »

Réagissant à l’étude prospective explorant quatre scénarios d’évolution de la production et du marché de la bio en France, la FNAB estime que le gouvernement a à sa main tous les leviers pour ordonnancer l’offre et la demande alimentaire et opérer véritablement la transition écologique.

« Un juste d’un retour aux bases de l’agronomie en lieu et place de la chimie » : telle est la lecture faite par la FNAB de l’étude prospective réalisée par deux bureaux d’étude (Ceresco et Credoc) explorant quatre scénarios d’évolution de l'AB d'ici à 2040.

« On ne peut que se féliciter d’observer que trois des quatre scénarios de prospective étudiés prévoient une généralisation des pratiques agronomiques des fermes biologiques, réagit dans un communiqué Olivier Chaloche, co-président de la FNAB. Nous ne sommes pas étonnés de voir une généralisation de nos pratiques dans ces travaux puisqu’il s’agit juste d’un retour aux bases de l’agronomie en lieu et place de la chimie.  Allonger sa rotation, réintégrer de la matière organique dans son sol, remplacer la chimie par le travail mécanique, ce sont déjà des pratiques qu’on partage régulièrement avec nos collègues conventionnels sur le terrain dans le cadre de groupes d’échanges techniques ».

Commanditée par le ministère de l’Agriculture, l’étude explore quatre scénarios d’évolution de la production et du marché de la bio en France, au gré de la géopolitique internationale, de l’acuité des crises climatique et environnementale, des arbitrages politiques (aux plans national et européen) ou encore les aspirations des citoyens-consommateurs.

Alors que l’AB voit tous ses indicateurs plafonner depuis 2022, avec 14,9 % des exploitations certifiées, 16 % des emplois agricoles, 10,1 % de la SAU et 5,7 % des ventes de produits alimentaires, l’étude identifie 7 leviers de nature à percer le plafond de « vert », pour beaucoup à la main des pouvoirs publics pour ordonnancer l’offre et la demande alimentaire et opérer in fine la transition écologique. « On ne peut que se désoler de voir l’écart qui se creuse entre les recommandations des experts qui entourent le ministère de l’agriculture et les choix de politique publique qui sont opérés, dénonce la FNAB. Le gouvernement agit depuis un an à l’opposé des recommandations qui lui sont faites par les experts sur le sujet de l’agriculture biologique ».

La FNAB s’est notamment insurgée contre la réallocation des aides à la conversion non consommées, la diminution des moyens de l’Agence bio, prélude à un éventuelle luquidation pure et simple. « Pour la première fois les auteurs [de l’étude] mettent aussi en avant l’importance du dialogue entre bio et conventionnels, dialogue qu’on retrouve dans une structure comme l’Agence Bio qui réunit les spécialistes de la Bio et les généralistes de l’agriculture. Les auteurs du rapport pointent l’importance de politiques publiques de soutien à la bio ambitieuses et stables dans la durée, le besoin d’une communication offensive, la nécessité d’un accompagnement technique de qualité, le besoin de pousser l’engagement de la grande distribution ».

L’échéance du budget 2026

La FNAB a désormais les yeux rivés sur le budget 2026. « On suivra les débats budgétaires au Parlement avec attention et nous saurons rappeler à la ministre de l’Agriculture et à celle du budget qu’une politique publique efficace se pense dans la continuité, pas dans les à-coups opportunistes », conclut Olivier Chaloche. La FNAB scrutera notamment le crédit d’impôt bio, le soutien à la communication et le devenir de l’Agence bio.