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Jeudi 20/11/2025
La bio en restauration en 2024 : progression en valeur, stagnation en part de marché
Les produits certifiés AB représentent 6,4% des achats en restauration collective et 1,5% en restauration commerciale, loin des 20% - non contraignants - fixés par la loi Egalim. La France fait néanmoins figure de bon élève dans de l’UE, seulement surclassée par la Suède.
Selon l’Agence bio, en 2024, l’utilisation de produits bio en restauration collective a progressé de 6,4 % en valeur sur un an pour représenter moins de 6% des achats du secteur, soit 516 millions d’euros, contre 6% en 2023 et 7% en 2022. Le taux monte à 13% chez 21% des cantines ayant télédéclaré leurs données sur la plateforme « ma cantine », comme la réglementation les y enjoint depuis 2023.
Pour ce qui est de la restauration commerciale, la part des achats bio a progressé de 9,5% pour atteindre 331 millions d’euros et une part de marché de 1,5% contre 1% en 2023.
20% de bio pour 8 centimes de plus par repas
En restauration collective, on estime que le coût matière d’un repas représente entre 20 et 30 % de son coût total et resserré à 20-25% selon les chef et cheffes partenaires du programme Cuisinons Plus Bio. . Selon l’Ademe, le surcoût lié à l’introduction de produits bio en restauration collective scolaire serait de 0,08 € pour 20% de produits bio avec un repas végétarien hebdomadaire et limitation du gaspillage et de 0,20 € pour 50% de produits bio avec deux repas végétariens hebdomadaires et une limitation du gaspillage.
Des niveaux d’introduction très variable dans les cantines
Le taux moyen de 6% en restauration collective cache des disparités très importantes, entre secteurs (scolaire, crèches, universitaires, établissements de santé, sociaux, médico-sociaux, pénitentiaire, entreprises..) et établissements.
Parmi les collectivités modèles figurent au niveau des crèches, des villes comme Lyon (100% depuis 2023), Montreuil (70% dès 2021) et La Rochelle (35% en 2023), au niveau des collèges le Gers (plus de 90% en moyenne en 2024), Paris (46%), la Drôme (45% en 2023, l’Isère (38% en 2023) et ou encore la Dordogne.
Quelques communes se distinguent par leur part de bio très élevée en restauration scolaire : Grand-Synthe (Seine-Maritime), Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), Bruz (Ille-et-Vilaine), Saint-Rémy de Provence (Bouches-du-Rhône), Lagraulet-du-Gers (Gers) et Alizay. (Eure).
Dans les lycées et CROUS (universités), les niveaux moyens d’introduction sont plus faibles (respectivement 9,5% et 8,5%) pour 2024 mais avec des pointes à plus de 20% dans certains CROUS et plusieurs lycées de Nouvelle-Aquitaine, d’Occitanie et de Centre-Val de Loire, la Bretagne se distinguant avec une moyenne de 20% dans ses 95 établissements en 2024.
Dans les établissements sociaux et médico-sociaux (800 millions de repas par an), le taux plafonne à 5% mais avec des exceptions notables comme l’EHPAD de Termes d’Armagnac (Gers) avec ses 85% de bio en 2025, de Seix (Ariège) avec 40% ou l’hôpital de Coutances-Saint-Lô (Manche), qui a atteint les 20 % de bio en 2025.
Du côté des restaurants administratifs, l’Agence bio met en exergue Pau (28%), Lyon (26%) et Périgueux (25% en 2023). L'économat des armées a atteint 25% de bio en 2024 mais la bio reste en revanche peu développée dans le secteur pénitencier.
Selon l’Agence bio, « les avancées les plus significatives ont été enregistrées là où des objectifs chiffrés, des plans d’action nationaux et des mécanismes de soutien public ont été mis en place, combinant accompagnement technique, formation des personnels de cuisine et incitations financières ».
La restauration commerciale à la diète
La restauration commerciale et ses 200.000 restaurants reste le parant pauvre de la bio, avec un taux d’achat de 1,5%. Et pourtant, selon l’édition 2024 du Baromètre Agence bio / Obsoco, 71% des Français se montrent intéressés par des repas avec des produits biologiques au restaurant et 59% en restauration rapide. En 2024, l’Agence bio recense 196 établissements, c’est-à-dire référençant au moins 95% de produits bio (Catégorie 3). La législation ménage des catégories 1 (50 à 75% des approvisionnements en bio) et 2 (75 à 95%).
La France bonne élève de l’UE
En dépit d’un bilan mi-figue mi-raisin, la France n’a pas à rougir de ses avancées en la matière car en Europe, de nombreux pays restent encore au stade des projets pilotes ou de l’expérimentation. Parmi les pays qui se distinguent figurent l’Italie qui impose 100% de bio pour les œufs, le lait, les yaourts dans les cantines scolaires et 70% pour fruits, légumes et céréales, l’Allemagne (1,3% de bio dans les achats de la restauration collective) ou encore l’Autriche (4,2 % des achats la restauration hors domicile).
La Suède devant la France, le pays le plus engagé avec, en 2024, 33,7% d’AB dans les achats publics et 7,3% en restauration commerciale.