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Marc Fesneau, 2169 « jours et nuits », une crise XXL et 67% d’engagements réalisés
Le prédécesseur d’Annie Genevard a pris soin de faire le bilan de ses 28 mois passés au ministère de l’Agriculture, percutés par une crise agricole inédite, enjoignant à la nouvelle ministre de poursuivre cette « œuvre de tous les jours » qu’est la simplification.
Après « 2169 jours et nuits » d’exercice ministériel dont 850 (28 mois exactement) en charge de l’Agriculture, Marc Fesneau a passé la main à Annie Genevard, nommée le 21 septembre ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, par le président de la République sur proposition de Michel Barnier, le nouveau chef de gouvernement.
Parmi les « 2169 nuits », l’ex-ministre a évoqué lors de la passation de pouvoir une nuit tragique. « Je n’oublie pas au milieu de cette crise agricole immense le coup de téléphone reçu un matin de janvier, c’était le 23 janvier à 6h30, qui m’a appris l’accident qui avait coûté la vie à Alexandra et Camille Sonac en Ariège », a-t-il relaté.
Durant son mandat, Marc Fesneau aura en effet affronté une crise agricole XXL, partie du Tarn fin octobre avec le retournement à 180° des panneaux de signalisation des villages à l’origine du slogan « on marche sur la tête ». Une fronde à bas bruit qui connaîtra son paroxysme à Paris le 24 février porte de Versailles, où le président Emmanuel Macron sera empêché par des agriculteurs en colère, retardant l’ouverture du Salon de l’agriculture. Du jamais vu, de mémoire des services d’ordre, en dépit de l’apaisement obtenu quelques semaines plus tôt par le Premier ministre Gabriel Attal sur le barrage de Carbonne (Haute-Garonne).
Une course-poursuite aux rattrapages à tout-va
Entre-temps, le gouvernement se sera lancé dans une course-poursuite aux rattrapages à tout-va en matière de reconnaissance, de reconsidération, de revalorisation, de régénération, de libéralisation, de non-surtransposition etc., rassemblés dans 62 puis 70 engagements, greffés pour certains au projet de Loi d’orientation agricole alors en cours de finalisation. Las, la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin n’a pas permis au gouvernement d’achever le travail, le suspens politique qui s'en est suivi incitant la FNSEA et les JA à proposer durant l'été leur propre texte de loi pour « entreprendre en agriculture ».
« Il n’y a pas de grand soir de la simplification »
Concernant les 70 engagements, dans son dernier pointage daté du 13 septembre, le ministère de l’Agriculture fait état de 67% « faits », 19% « avancés » et 14% « engagés ». En plus des 70 engagements, le gouvernement avait ouvert en janvier un Plan de simplification en agriculture destiné à « simplifier et faciliter la vie des agriculteurs face à un empilement de normes qui peut parfois leur faire perdre le sens de leur travail », et décliné aux plans local, national et européen.
Le ministère s’est abstenu de tenir une comptabilité de son action en la matière mais il a publié quelques jours avant la fin du mandat de Marc Fesneau un « avant / après » en 42 cas pratiques des plus instructifs, balayant les 4 axes du Plan (compétitivité, transitions, attractivité, administration au quotidien). « Il n’y a pas de grand soir de la simplification, c’est une œuvre de tous les jours », a dit Marc Fesneau lors de la passation, conseillant à Annie Genevard de poursuivre « le travail massif » engagé en la matière. « Toutes les règles, les dates agronomiques choisies sans réalisme, alléger la paperasse, réduire les interdits, je vais m’y atteler, dans la continuité et avec méthode », a dit la nouvelle ministre. Message reçu à... 100%.