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Max Havelaar France lance un Observatoire de la rémunération agricole équitable
Chiffres et études à l’appui, l’ONG entend montrer qu’un « revenu décent pour les agriculteurs est possible et nécessaire » et s’apprête par ailleurs, après le lait, à apposer son logo sur des produits français à base de blé, des légumineuses ou encore de la viande bovine.
Documenter, partager et analyser les revenus agricoles à travers des données fiables, des études inédites et des échanges entre experts, professionnels du secteur, collectivités et société civile : tel est l’objectif assigné à l’Observatoire de la rémunération agricole équitable, dont Max Havelaar France annoncé la création mardi. « Le débat sur la rémunération agricole est trop souvent confisqué par des chiffres incomplets ou incompréhensibles, déclare dans un communiqué Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France. Avec l’Observatoire de la rémunération agricole équitable, nous voulons remettre des faits au cœur de la démocratie alimentaire, et montrer qu’un revenu décent pour les agriculteurs est possible et nécessaire ».
Le label annonce le lancement de deux premières études : l’une pour définir la première référence scientifique du niveau de revenu décent adapté aux ménages agricoles, l’autre pour cerner les différences entre un revenu permettant d’être au-dessus du seuil de pauvreté, un revenu décent et un revenu suffisamment intéressant pour que les agriculteurs décident de continuer à exercer le métier, ou pour que de nouvelles générations le choisissent.
Loi Egalim 4 reportée, prix planchers oubliés, négociations commerciales toujours aussi âpres, le secteur agricole français ne progresse pas vers plus d’équité, diagnostique l’ONG, alors même que 86% des Français se déclarent favorables à des prix garantis aux producteurs pour assurer un revenu digne, selon son dernier baromètre de la transition alimentaire réalisé avec OpinionWay et publié fin 2024. L’an passé, le label a réalisé un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros, en hausse de 4,1% sur un an, trois produits (cacao, café et banane) assurant 83% des ventes contre 68% pour les produits bio.
Après le lait, trois nouvelles filières françaises
Pour ce qui concerne plus spécifiquement la France, Max Havelaar est investi depuis 2021 dans la filière lait, faisant part de ventes qui « décollent » en 2024 dans les achats publics, enregistrant l’arrivée de marques telles que Saint-Louis (sucre de canne), Candia (lait chocolaté), Yoplait (dessert chocolat). En 2025, le label va faire inaugurer trois nouvelles filières dont le blé, via l’Union Entente (Charente-Maritime) et les légumineuses (lentilles, pois chiche, haricots) via l’association de producteurs bio Terres du Pays d’Othe (Aube), avec pour points communs la mise en place de prix minimums garantis adaptés à chaque territoire, l’accès à des marchés publics différenciants, notamment pour les cantines scolaires et les collectivités et la valorisation de cultures écologiquement vertueuses, riches en protéines végétales.
La troisième nouvelle filière concerne la viande bovine, en partenariat avec La Caisse des écoles du 20ème arrondissement (13.300 repas par jour) et l’organisation de producteurs Nos Bovins d'Île de France. Objectif : garantir une rémunération décente aux éleveurs franciliens, et approvisionner les cantines avec une viande de qualité, éthique et durable.