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Quatre urgences et quatre semaines de mobilisation pour les JA et la FNSEA
Les réseaux se mobilisent à compter du 18 novembre et jusqu’à la mi-décembre pour aller « plus vite et plus loin » sur les problématiques de trésorerie et de simplification, avec la perspective de la conclusion de l’accord UE-Mercosur comme catalyseur et symptôme des « incohérences » européennes.
L’annonce du contrôle unique n’aura donc pas suffi. Le 31 octobre dernier, dans une exploitation de l’Essonne, la ministre de l’Agriculture mettait en scène l’instauration du contrôle unique en signant la circulaire enjoignant les préfets de concentrer les contrôles administratifs en une procédure unique et au maximum annuelle, à l’exclusion de celles relevant du champ judiciaire, fiscal et de l’inspection de travail ainsi que de la MSA. Peine perdue. Les syndicats majoritaires ont mis à exécution leur menace formulée le 22 octobre dernier de relancer une mobilisation nationale, après la multiplication d’actions sporadiques ces dernières semaines. « Ça fait des mois qu’on tire la sonnette d’alarme sur les sujets agricoles, on ne va pas assez loin, on ne va pas assez vite » a justifié mardi le président des JA Pierrick Horel au cours d’une conférence de presse.
Préfectures et « ronds-points de l’Europe »
Les syndicats n’ont pas donné d’indication sur la forme que prendrait les actions, laissées à la « discrétion des départements qui sont les experts en matière de mobilisation », tout en veillant à une forme de « cohérence nationale », » et sans vouloir ni « ennuyer » ni « affamer » nos compatriotes mais les prendre « à témoin ».
Parmi les cibles figurent les préfectures « mais aussi et surtout « les ronds-points, les boulevards, les rues de l’Europe », a précisé Pierrick Horel. Et pour cause : les syndicats dénoncent les « incohérences européennes » qui pourraient trouver leur paroxysme avec la perspective d’une signature prochaine de l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur, particulièrement préjudiciable aux filières agricoles européenne et singulièrement française. L’accord sera en effet au menu du G20 à Rio de Janeiro (Brésil) les 18 et 19 novembre. « C’est l’éléphant dans la pièce » a dénoncé le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, qui attend du président de la République qu’il fasse connaitre « les marges de manoeuvre dont il bénéficie pour nous garantir que, si ce n’est pas signé la semaine prochaine et si c’est reporté, le problème ne nous reviendra pas en boomerang dans quelques mois ».
Trésorerie, simplification, renouvellement des générations
Si l’accord UE-Mercosur fait office de chiffon rouge, les deux syndicats désespèrent les mesures de soutien aux trésoreries, mises à mal par les récoltes en berne affectant grandes cultures et vignobles, avec comme dénominateur commun le cycle d’intempéries sans fin entamé il y a maintenant un an. « La ministre madame Genevard a annoncé des mesures mais au moment où on se parle, on n’en en a ni le contour ni l’ampleur et surtout, pas le commencement d’une trace dans les exploitations », a déclaré Arnaud Rousseau. Autre urgence : les « complications, les entraves à l’agriculture ». Sur ce plan, JA et FNSEA saluent l’initiative des sénateurs porteurs d’une proposition de loi visant à « libérer la production agricole des entraves normatives ». La quatrième et dernière urgence réside dans « l’avenir de l’agriculture » et « le renouvellement des générations », dont était porteur le projet de loi d’orientation agricole avant que la dissolution de l’Assemblée nationale n’interrompe le parcours parlementaire.