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Alexandre Humeau, éleveur d'Oupette : « Je vis pour mon métier mais aussi de mon métier »
[SIA 2025] Eleveur d’Oupette, la Limousine égérie 2025, Alexandre Humeau est tombé dedans tout petit, dans la ferme familiale. Une chance que n’ont pas les jeunes et moins jeunes non issus du milieu agricole et qui mériteraient selon lui un coup de pouce de l’Etat. Ce qu’il va souffler à Emmanuel Macron. à portée de houppette samedi. Avec le « moins de paperasse »
« Les lycées agricoles sont plein de candidats à l’installation, donc il n’y a pas de crise de vocation. En revanche, c’est très difficile au plan financier pour les jeunes non issus du milieu agricole, alors que ça l’est déjà pour nous. Il faudrait que l’Etat fasse quelque chose, en se portant caution par exemple ». La suggestion d’Alexandre Humeau ne figure pas vraiment dans la toute fraiche émoulue loi d’orientation agricole votée par le Parlement cette semaine mais le jeune éleveur compte en toucher deux mots à Emmanuel Macron, l’instigateur de la loi pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations.
L’éleveur aura le président de la République à portée de houppette ce samedi, à l’occasion de l’inauguration du Salon de l’agriculture et de la traditionnelle caresse présidentielle à la vache égérie. Elle s’appelle Oupette, elle est née dans la Vienne il y a 6 ans, elle est accompagnée de Vienne, son dernier veau, et elle est Limousine, au cas où cela nous aurait échappé.
L’éleveur aura peut-être aussi quelques mots « vache » sinon sévères pour le président de la République, au sujet de la crise qui semble ne pas en finir. « Pour moi rien n’a été fait », tranche l’éleveur, qui n’adhère à aucun syndicat. Et de prendre en exemple la « paperasse ». « Ils savent tout mais on remplit toujours les mêmes trucs. Sur mon exploitation, la paperasse, c’est une journée par semaine », se désole-t-il.
Un accent de dignité retrouvée
Si l’éleveur a subi les affres de la MHE, avec davantage de vaches vides qu’à l’accoutumée, il reconnait que le contexte économique est depuis quelque temps plutôt porteur pour la viande bovine, à la faveur d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, si rarement profitable aux producteurs.
Naisseur-engraisseur, il vend ses animaux finis à la coopérative Corali (Charente) et se réserve les vaches pour la vente directe, à raison d’une à deux bêtes par mois. « C’est du travail mais c’est la récompense car on va jusqu’au bout de son produit ». C’est aussi une plus-value, qui demeure en dépit de la hausse des prix, qu’il répercute aussi à sa clientèle. « Je vis pour mon métier mais aussi de mon métier », dit l’éleveur, avec un accent de dignité retrouvée.
Alexandre Humeau pense aussi toucher un mot de la hausse des charges au président de la République, estimant que les pouvoirs publics ont davantage de prise sur ce poste que sur les prix, y compris les prix planchers, évoqués par Emmanuel Macron il y a un an au même endroit. « Pour moi rien n’a… »