Crise agricole : la FNSEA, les JA et la CR décrochent, la Conf’ s’accroche

Suite aux annonces du gouvernement, la FNSEA, les JA et la CR ont appelé leurs adhérents à suspendre les actions, tout en maintenant la pression et en veillant aux « actes ». Faute de réponse sur le « revenu paysan », la Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation.

Sitôt l’annonce d’une série de mesures par le Premier ministre Gabriel Attal, la FNSEA et les JA ont appelé à « suspendre les blocages ». « Dès lundi, on va se mettre au travail dans les préfectures, dans les ministères, pour aller travailler tous les points qui ont été annoncés, pour aller voir comment on les met en application, comment on fait pour que ça se concrétise réellement sur le terrain », a déclaré en conférence de presse Arnaud Gaillot, le président des JA.

La Coordination rurale, invitée elle aussi à deux reprises à Matignon, a emboité le pas aux syndicats majoritaires. « Certaines annonces exposées par Gabriel Attal vont dans le bon sens (...). De nombreuses revendications ont été reprises », indique la CR dans un communiqué, évoquant notamment les mesures de simplification, les clauses de sauvegarde pour les produits importés d’Ukraine ou encore la fin des surtranspositions.

Echéances à fin février et fin juin

Aucun des trois syndicats n’a cependant délivré de blanc-seing au gouvernement. « Le mouvement débuté en octobre ne cesse pas : il se transforme et il sera toujours actif aussi longtemps que nous n’aurons pas gravé dans la loi la reconnaissance de la souveraineté alimentaire française », a prévenu Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. La FNSEA et les JA attendent des « actes », des choses « concrètes » avant l’échéance du Salon de l’Agriculture (24 février-3 mars) et l’adoption de la loi d’orientation pour le renouvellement des générations, ainsi que des mesures européennes, d’ici au mois de juin. La CR sera de son côté « très attentive » aux promesses, qui « doivent maintenant se traduire en application concrète aux niveaux français et européen ».

La Conf’ toujours mobilisée

Tout comme le Modef, qui évoque des « mesurettes » et un « mépris » à l’endroit des éleveurs et des agriculteurs bio, la Confédération paysanne se démarque et appelle de son côté à poursuivre la mobilisation. « Rien de concret sur le revenu, c'est bien le drame de ces annonces face à une telle mobilisation », indique-t-elle dans un communiqué. Elle qualifie le renforcement de la loi Egalim de « vaste fumisterie », réclamant l'interdiction d'achat en-dessous du prix de revient. Elle dénonce les faux-semblants des clauses miroirs sur les accords de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, le Kenya, le Chili et attendait la fin des négociations sur le Mercosur et lieu et place d’une non-signature « en l’état ». « La rémunération indigne, due à un système économique libéral inégalitaire, est le sujet qui mobilise sur le terrain des milliers de paysannes et paysans. Or pour détourner l'attention, le gouvernement a annoncé des reculs inadmissibles pour l'autonomie paysanne, via notamment la promotion des OGM et la poursuite d'un recours massif aux pesticides, et pour l'urgence écologique s'agissant par exemple de la fuite en avant sur la politique de l'eau ou de l'insuffisance de soutien et de reconnaissance des productrices et producteurs engagés dans la transition agroécologique et l'agriculture biologique ».