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Les signes de qualité, une fierté française, un rayonnement international, une durabilité à toute épreuve
[Edito] L’année 2025 marque les 90 ans de la création de l’INAO, gardien du temple des produits labellisés AOC/AOP, IGP, Label Rouge, STG et AB, dont une étude de l’INRAE vient de révéler qu’ils cochaient les trois cases de la durabilité.
Qu’est-ce qui pèse 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 40% de la production agricole nationale, enregistre une croissance moyenne de 15% supérieure à celle des produits standards, concerne plus d’une exploitation sur quatre et représente 43% de l’emploi agricole ? Les produits sous Signes officiels d’Identification de la qualité et de l’origine (SIQO), c’est-à-dire les AOC/AOP, IGP, Label Rouge, STG et AB. L’un ou l’autre de ces labels est estampillé sur 1200 produits (hors AB), une liste qui s’enrichit chaque année d’une dizaine de références et qui démontre si besoin en était la foi, tant des agriculteurs, des transformateurs que des consommateurs dans les garanties de terroir (AOC/AOP), d’origine (IGP), de qualité supérieure (Label Rouge), de recette traditionnelle (STG), du respect de l’environnement et du bien-être animal (AB), dont sont porteurs les SIQO, le tout sous la gouverne de l’INAO, qui fête cette année ses 90 ans, objet d’un colloque le 8 octobre à l’Assemblée nationale.
La France, pionnière et inspiratrice
L’histoire des SIQO remonte cependant à plus de 200 ans, à 1824 exactement, avec la première loi protégeant le nom commercial et le nom des lieux des vins. En 1905, la loi pose les premières bases du cadre réglementaire de la protection des Appellations d’Origine, débouchant quelques années plus tard sur la délimitation des appellations Champagne, Cognac, Armagnac, Banyuls, Clairette de Die et Bordeaux. Mais c’est un formage, en l’occurrence le Roquefort qui, en 1925, coupe l’herbe aux pieds de vigne, en devenant la première AOC de l’histoire, les premières AOC viticoles (Arbois, Cassis, Châteauneuf-du-Pape, Monbazillac et Tavel) étant officiellement reconnues en 1936. Influencée par la politique française de valorisation des produits agricoles, l’Union européenne reprendra les SIQO à son compte en 1992, après avoir adopté, un an plus tôt, le label AB, largement inspiré du cahier des charges tricolore officiellement créé en 1985. Au-delà des frontières européennes, les produits sous label participent au rayonnement du savoir-faire agroalimentaire français, à telle enseigne que certains produits sont plagiés, ce que contrecarrent les différents accords de libre-échange négociés par l’UE, tel que le Ceta (UE-Canada) ou encore le sulfureux Mercosur. « Il y a des signes qui ne trompent pas » dit la campagne de promotion des SIQO.
SIQO contre MDD
Publiée il y a quelques semaines, une étude de l’INRAE a démontré que produire sous AOC, IGP ou Label rouge était bénéfique pour les revenus agricoles, l’emploi local et l’environnement. Moyennant des adaptations des cahiers des charges et/ou des dérogations temporaires, les SIQO traversent les crises sanitaires (Covid, Influenza aviaire…), déjouent les aléas et changements climatiques (nouvelles variétés, encadrement de l’irrigation…), s’adaptent aux attentes des consommateurs, avec la désalcoolisation des vins IGP par exemple. Mais ils peinent encore un peu à résister aux crises inflationnistes, qui conduisent nos concitoyens à réaliser des arbitrages en faveur d’un autre sigle, les MDD (marques de distributeurs), et l’Etat à faire la fine bouche dans l’application d’Egalim à la cantine. Mais Egalim n’a pas 90 ans non plus !