La DNC, 180 jours plus tard, et 50 avant le Salon de l’agriculture

Un virus spécifique des bovins transmis par des stomoxes et des taons. L’absence de traitement antiviral. Un règlement européen imposant l’éradication. Une stratégie de lutte opérationnelle trois semaines après la détection du 1er foyer en Savoie. L’abattage des unités épidémiologiques infectées comme seul moyen d’éteindre les foyers et de stopper la propagation, selon le CNOPSAV, le « Parlement du sanitaire ». Des vaccins rapidement disponibles et efficaces et pour immuniser les zones réglementées autour des foyers. Une stratégie qui a fait ses preuves en Savoie, en Rhône-Loire et dans le Jura.

Mais des contaminations à plus de 100 km des zones réglementées suggérant le non-respect des restrictions de mouvement d’animaux. Une inflexion de la stratégie consistant à vacciner préventivement les bovins de 10 départements d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine pour répondre à la contagion et à la fronde d’une partie des éleveurs. Une accumulation de contraintes pour les éleveurs s’ajoutant au drame de ceux ayant perdu leur cheptel. La MSA sur le pont et l’Etat à la rescousse aux plans financier et psychologique et intensifiant la recherche tous azimuts. Et enfin la crainte que la France perde son statut de pays indemne de DNC si la vaccination était étendue à tout le territoire, entravant l’exportation de bovins vifs, de la viande, des produits laitiers etc. et générant un déséquilibre entre l’offre et la demande, préjudiciable aux prix des carcasses. Telle est la chronique express de la DNC, qui hante la France bovine depuis son apparition en Savoie le 29 juin dernier.

Compte à rebours

Le ministère escompte achever la campagne de vaccination dans les 10 départements longeant les Pyrénées d’ici au 15 janvier, et éteindre ainsi le virus. En date du 30 décembre, moins de deux semaines seulement après le lancement de la campagne vaccinale, 61,8% du cheptel concerné (750.00 bêtes) avait reçu sa mono-injection, avec des taux pointant à 100% dans les Pyrénées-Atlantiques, 98,5% dans l’Ariège, 96% dans l’Aude, 81% dans les Hautes-Pyrénées. Aucun nouveau foyer n’a été détecté depuis le 115^ème, touchant la Haute-Garonne le 21 décembre.

Mais pour entrevoir la sortie de crise et l'éradication, il faudra que 45 jours s’écoulent après la détection du dernier foyer et que les troupeaux des zones concernées par la DNC soient vaccinés depuis au moins 28 jours. Même si la maîtrise de la maladie outrepasse l’enjeu du Salon de l’Agriculture, qui fera cette année honneur à la Brahman antillaise, chronologiquement, la porte de Versailles est encore à portée de museau pour les bovins de l’Ariège, l’Aude, du Gers, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, de l’Hérault, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, des Pyrénées-Orientales et du Tarn.